Extrait du journal

Au surplus, ce sont eux qui doivent le moins nous occuper comme voyageurs. En effet, tout leur bagage — s’ils sont un peu malins — doit tenir dans une seule et unique valise, but bien utile à obtenir en Italie, en Allemagne, par exemple, où l’on n’a pas, comme en France, trente pour cent de bagages non soumis aux droits. Or, je vous assure qu'une valise contient l’essentiel, tout ce que peut exiger un homme comme vous et moi, qui ne tient pas à étonner les populations par le nombre de ses smokingrackets et de ses pardessus de fantaisie. Essayez un peu et vous verrez que vous pouvez y intercaler sans trop de pression le nombre de vêtements et de linge nécessaire, le complet gris poussière que vous mettrez en wagon, un autre de rechange et une jaquette pour la soirée. Quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent l’habit noir est un meuble inutile à transporter en voyage, surtout en été. De même, il est tout à fait oiseux de se charger outre mesure de chemises blanches. Multipliez plutôt celles de couleur qui se salissent moins vite, mérite important si l’on songe que presque partout l’eau de Javel des blanchisseuses a droit au surnom de « Mort au linge », dont la baptisa un vaudeville de ma jeunesse....