Extrait du journal

On vient de célébrer dans toute la catholicité la fête de la Très Sainte Vierge Marie. Autrefois, en France, à la même date, une autre fête, officielle, se célébrait : celle de S. M. l’empereur. On peut se demander pourquoi, — Napoléon ne s’appelant pas Marie, et l’Empire en lui-même n’ayant rien de virginal. Aujourd’hui le 15 août est consacré exclusivement à sa légitime propriétaire ; et si, à cette époque de l’année, nous faisons un retour vers les pompes napoléoniennes, lointaines déjà, c’est simplement pour constater une fois de plus que l’idée impérialiste est morte, abolie à jamais, sans espoir de résurrection. Il en est de même, d’ailleurs, de l’idée monarchique ; en sorte que la République peut se croire inébranlable désormais. Tous se sont ralliés à elle peu à peu. Elle n'a plus contre elle qu’une poignée d’irréconciliables adversaires, dont les rangs s’éclaircissent de jour en jour, et que l’on peut considérer comme une quantité négligeable, — beaucoup plus négligeable, assurément, que les pirates tonkinois....