Extrait du journal

Pour saisir d'un coup d’œil de quel intérêt prodigieux pour la badauderiez universelle la fausseté de la tiare investit, revêt et pare la tiare, il faut être ce que nous appelons un fort balzacien, soit avoir plongé dans tous les maëlstroms de l'insondable bêtise humaine. Du reste, je soupçonne mon confrère, le nouvelliste, d'avoir conçu l’idée de sa nouvelle en voyant,auLouvre même, l’affluence des curieux devant la tiare, dès que l'on sut qu’elle était fausse. La veille encore, quand elle était vraie, personne n’y jetait les yeux. C'était une tiare ordinaire, et comme il en faut drus les musées. Tout à coup, elle fut contestée et sa valeur devint immense. Les gardiens de la salle euxmêmes ne la contemplèrent plus qu'avec un respect religieux et leur vigilance devint hargneuse.— Pas si près, monsieur ! Ils eurent peur qu'on ne la volât, pour la Russie peut-être !...