Extrait du journal

Bien que M. Chamberlain ait laissé subsister dans son discours de Wolverhampton quelque chose de son arrogance coutumière et qu’un certain relent de menace s’en dégage encore, on doit pourtant reconnaître que cette dernière harangue est moins ouvertement belliqueuse que celles qui l’ont précédée. Le tranche-montagne du Colonial Office ne parle plus des droits de la France à Terre-Neuve comme d’une quantité purement négligeable ; il veut bien admettre que, si l Angleterre veut se les approprier,elle nous devra en échange une « compensation raisonnable *. Il est vrai qu'il ajoute aussitôt que nous nous faisons de ces droits une idée fort exagérée, que, dans la façon dont nous les interprétons, nous ayons singulièrement dépassé,à notre profit, les stipulations du traité d’Utrecht. Mais ce sont là des appréciations qui ne sauraient avoir, à l heure présenté, une grande importance. Il y a des textes qui feront foi ; quand ils auront été produits, il appartiendra aux négociateurs nommés par le; deux parties d'en fixer le sens et la portée. Jusque-là il n'y a qu’à constater le désir commun d’arriver à une entente. Ce n’est qu’après étude très approfondie de tous les éléments de la question qu’on pourra voir sur quelles bases un accord peut être réalisé....