Extrait du journal

L'officiel Palais des Champs-Elysées ne me parait pas avoir porté bonheur au Sa-, Ion des Indépendants. Un n'y rencontre pas, il me semble, cet air de joyeuse bataille, de fête et d audace, de forte jeunesse qu'on respirait, naguère, dès l'entrée, sous les rameux baraquements. Rien qui puisse, par analogie, rappeler les journées héroïques des « fauves » ou des premiers exploits cuisîtes. Est-ce le froid gris qui tombe des verrières qui glace les ardeurs comme il apaise et éteint les tons les plus osés des toiles ? Dans son ensemble, ce Salon est loin de valoir celui de l'Automne, où nous assistâmes à un si magnifique épanouissement de lu jeune peinture française. La plupart des noms les plus significatifs de notre renaissance ne sont pas inscrits au catalogue. Et il n'y a vraiment que deux grands tableaux, celui de M. LucAlbert Moreau et celui de M. André Favers qui marquent ici une étape, qui apportent quelque chose de tout à fait nouveau, qui soient ce qu’aux printemps héroïques on appelait une révélation....