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L’Éclair, 29 janvier 1910

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L’Éclair
29 janvier 1910


Extrait du journal

Tout le monde commence à comprendre que les catastrophes actuelles ne sont pas des accidents sans cause, mais la preuve criante que les travaux innombrables dont Paris est couvert ont été engagés au hasard, au gré des ingénieurs et entrepreneurs, dont les idées et les plans n’ont jamais été soumis à la critique préalable des intérêts combinés de la cité. Les uns et les autres se sont lancés à l’aveugle, courant après des solutions et des progrès dont leur imagination décuplait le charme et dont le public ignorant, mais enchanté de certaines innovations séduisantes, s’est malheureusement épris. Par dessus le tout, les administrations variées qui ont pour mission de relier entre eux les divers services ne se sont jamais entendues : chacune suivait sa voie, son système, servait sa conception de l’esthétique ou de la commodité, et on s’endormait dans la béatitude des devoir? étroits qu’il suffisait d’accomplir pour éviter tout reproche. C’est ainsi que les ingénieurs de la navigation, remplis d’un légitime amour pour leur rôle éminent, passionnés pour les mérites de « la Seine et du port de Paris, ne se sont jamais préoccupés de rien, sauf de garder en tout temps plus de trois mètres d’eau. Quand ils en ont cinq ou six, ils sont infiniment plus tranquilles : si bien qu’indifférents aux inondations futures, ils ont maintenu, avant et pendant les énormes pluies de ces dernières semaines, une hauteur d’eau exagérée. La crue suprême qui emporte tout s’est superposée à une crue artificielle, entretenue imprudemment derrière nos écluses, ouvertes trop tard....
L'Éclair (1889-1926)

À propos

L’Éclair est fondé en 1888 par Maurice Dechêneau, un transfuge du Matin dont il recopia la formule. Antidreyfusard et antisémite, ce quotidien d’information devenu un journal politique passe ensuite sous l’égide d’Ernest Judet, fin 1904. Défaitiste et anglophobe pendant la Première guerre mondiale, son rédacteur en chef est accusé de trahison après la guerre. Judet fut contraint de vendre le journal qui fut finalement absorbé par L’Avenir en 1925.

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