Extrait du journal

grêle et les incendies, à l'aide des Syndicats agricoles qui y ont été créés. Dans la pro vince de Bergame, toutes les associations des paysans se sont fondues ensemble pour lormer une organisation unique. Presque toutes les associations et les Syndicats agricoles ont adopté les statuts approuvés par le Congrès catholique de la Toscane, qui s’est réuni en septembre 1894. Ces associations et Syndicats agricoles n’ont pas seulement pour objet des inté rêts matvri. é onomiques, mais ils se proposent aussi des buts d’un caractère social et moral, car on veut renouveler l’organisation du la société actuelle, en lui donnant pour base l’élément corpora tif, professionnel, et combattre en même temps l’individualisme, qui ne peut en traîner, par ses funestes effets, que la décomposition et la ruine de la société, telle qu’elle existe aujourd’hui. Ainsi, dans le programme catholique, on trouve formulées des revendications et des aspirations qui ont un faux air socialiste, telles que l’organisation permanente des paysans, en vue d’adoucir les antagonismes de classe, ainsi que de favoriser l’aide et les secours réciproques ; la création des bureaux de placement et renseignements et les secrétariats agricoles : los mesures à prendre pour atténuer le chômage et pour contrôler les contrats passés par les pay sans avec les propriétaires, la surveillance de l’émigration dans l’intérêt des émi grants, l’introduction des meilleurs sys tèmes d’exploitation agricole, création de caisses rurales pour faciliter le crédit agricole, ainsi que des Sociétés de secours mutuels cl ues syndicat^ agricoles, pour l’achat en commun de machines, engrais, semences, et pour vendre les produits de l'agriculture ; favoriser la création des caisses d’assurance ; aider et protéger autant que possible les petits propriétaires, en améliorant les contrats de fermage et, en général, les conditions du travail des paysans : création de Conseils de prud' hommes, pour décider toutes les questions provenant des contrats passés entre les paysans et les propriétaires, réforme du système tributaire en vigueur, etc. Au mois de février dernier, il a été tenu un Congrès catholique pour favoriser l’étude des questions sociales : plusieurs évêques étaient intervenus au Congrès. Ou y a surtout discuté le programme des Congrès qui doivent se réunir dans le courant de l’année. Ce programme se résume essentiellement dans ces deux pro positions qui figureront, sous des noms différents, à l’ordre du jour des nouveaux Congrès : Moyens pour conserver et augmenter la petite propriété ; moyen à employer pour améliorer et réformer les contrats ruraux en vigueur. Les efforts de l’Eglise n'aboutiront pas. Il faudrait, pour cela, pouvoir arrêter l’évolution économique, qui condamne la petite propriété à disparaître, n’ayant plus aucun rôle à remplir. Cependant, il est intéressant de constater que. pour l'Eglise aussi bien que pour la bourgeoisie, la petite propriété forme le rempart le plus solide du régime actuel. Dès lors, on peut prévoir, sans crainte de démenti, que le mouvement des paysans, favorisé aujour d’hui par l’Eglise,se tournerademaincontre elle, comme le mouvement ouvrier s’est tourné contre la bourgeoisie industrielle, dès qu’ils auront pu se convaincre qu’ils n’ont servi, cette fois encore, que les intérêts les plus égoïstes d’une classe qui les a tou jours exploités en abusant de son pouvoir économique et de son influence morale et religieuse....