Extrait du journal

avec eux la majorité des républicains : ils auraient eu avec eux toute la Chambre sans la couardise des ministres qui n’ont pas osé déplaire à un petit groupe du centre et qui par peur sont devenus cassants. Même si les pouvoirs publics les avaient définitivement abandonnés, ils auraient lutté encore avec l’appui de tous les travailleurs de France. Mais la question n’est pas réglée devant les Cnambres. Elle y reviendra tout entière. Le ministère nouveau ne pourra pas l’éluder, et c’est là-dessus que la France républicaine le jugera. Il dira, il devra dire dès le premier jour s’il entend continuer à Carmaux une politique qui n’a pu être couverte un moment que par le concours de la droite, depuis le baron Refile jusqu’à M. Baudry d*Asson. Il dira s’il veut donner d'emblée des gages à lit République ou à la pire réaction. Les verriers sont toujours disposés à accepter la sentence d'un arbitre impartial ; et je poserai de nou veau devant la Chambre la question de l’arbitrage, question nouvelle avec un gouvernement nouveau. Et qu’on y prenne garde : les indi gnités commises à Carmaux contre les travailleurs et la République sont con nues aujourd’hui de tout le pays. Un orage de colère généreuse se forme. Et si on ne veut pas donner, dans cette lutte de Carmaux, satisfaction à la conscience publique et à la démocratie, on sera oblige d’aller à la plus brutale, à la plus cynique réaction, à celle dont le nom de M. Dupuy est aujourd’hui le symbole violent et détesté. Et, si l’on va à ce nom-là, qui peut assurer que la Révolution n'est pas proche ? Jean JAURES....