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L’Éclaireur de l’Ain, 9 avril 1916

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L’Éclaireur de l’Ain
9 avril 1916


Extrait du journal

sujet entre les techniciens qui ont eu à s’en occuper, par les graphiques deconsommations enregistrées dans les usi nes, il est admis, il est démontré que les stations qui distribuent le gaz et l’électricité, pour être employés sous forme d’énergie mécanique ou de lu mière, ont un intérêt de premier ordre à être constamment en pleine charge. En tous pays, les usines électriques ont de minuit à six heures du matin une quantité de courant disponible dont en temps normal elles ne demandent qu’à trouver l’emploi. Si, par suite de la ré duction d’une heure d éclairage journa lier, on diminue d’autant la consomma tion d]énergie on diminue aussi le coefficient d utilisation de leur'matériel, alors que tous leurs frais généraux res tent approximativement les mêmes, il s'ensuit que Je rendement commercial de ces usines baisse, alors que leur in térêt est de le voir sans cesse augmenter. Cette question de pleine charge, de coefficient d’utilisation du matériel,inti mement liée à l’extinction du capital représentant la valeur des agrès, de rendement commercial, en un mot, se pose avec plus d’évidence encore pour ce qui concerne les usines distributrices de courant électrique, force et lumière, lorsque celles-ci sont pourvues de mo teurs hydrauliques, en lequel ;cas la question de combustible, ainsi qu’il est inutile de le dire n’entre pas en ligne de compte. La réduction que les villes pourraient ainsi demander sur le prix du contrat qui les lie avec leur fournisseur pour l’éclairage public, et dans le cas seule ment où les usines sont agencées au moyen de moteurs thermiques, à gaz pauvre, à air chaud, à vapeur action nant les génératrices de courant, ne pourrait intervenir entre les parties Contractantes que d’un commun accord, et non pas légalement, elle serait alors basée sur la diminution partielle de combustible dépensé en moins par les stations, diminution correspondante à la durée de l’éclairage artificiel, puis que, en fait, elle serait réellement exis tante. En ce qui concerne l’éclairage parti culier, celui des appartements, des ma gasins, des ateliers, où le plus générale ment la dépense est enregistrée par un compteur, compteur à gaz ou compteur électrique, il suivra normalement et sans modification ni dérogation aux contrats le nouvel état de choses créé par la promulgation de la susdite loi, en ce sens que tous les abonnés bénéfi cieront, pour une certaine période de l’année, de cette heure de jour supplé mentaire qu’en France nous n’utilisons pas en heures de travail. Expliquons nous. Quand en plein vingtième siècle, faisant suite à mie époque on ne peut plus féconde en gé niales découvertes, les hommes sont assez fous pour en masse régler leurs différends par l’emploi des canons, des bombes, des fusils et des couteaux, ce n’est pas une loi, avançant d’une heure l’heure légale, qui fera que le soleil qui nous éclaire — sans compteur — se lèvera une heure plus tôt et se couchera une heure plus tard. Si personne ne l’entend ainsi, ceci ne veut pas dire que tout le monde ait pesé, comme il con vient, les avantages du susdit projet de loi, lequel a tout simplement pour but de nous faire mieux utiliser les heures d’éclairage que cet astre, à juste raison adoré par les anciens, nous prodigue sans compter, en même temps que la chaleur et la vie. On est même en droit de se demander qui a pu nous faire à ce point stupides : qu’il soit besoin d’une loi pour nous rendre conséquents avec...

À propos

L'Éclaireur de l'Ain était un journal hebdomadaire de tendance socialiste publié à Oyonnax. Il cessera de paraître en 1951.

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Données de classification
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  • charles humbert
  • fourcroy
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  • ain
  • oyonnax
  • allemagne