Extrait du journal
succès que vous saviez vous-mêmes être des défaites, et voilà qu’à vous être trop vantés, vous avez réussi à soulever un souffle de dégoût qui vous anéantit. Le socialisme est mort, vous écriezvous avec un enthousiasme factice, parce que, dans de nombreuses circonscriptions de notre région, les militants, harassés de fatigue, à bout de ressources, avaient négligé de prendre part à une lutte qui ne pouvait que leur donner la satisfaction d’enregistrer une augmentation de leur force, vous avez cru qu’ils s’avouaient vaincus et vous avez célébré trop tôt la défaite d’un parti naissant, du parti des travailleurs, des honnêtes gens qui ne sera jamais vaincu. Regardez vos cadavres maintenant. A Nuits, après l’élection de Camuzet, notre camarade Bouhey, mis en minorité d’une cinquantaine de voix au premier tour, est élu à 200 voix de majorité au scrutin de ballottage. Dijon nous donne un exemple de pro testation frappant contre votre magistra ture couchée. Ce n’est pas un conseiller d’arrondissement que les trois cantons de Dijon ont élu, c’est un soufflet sanglant que la capitale bourguignonne vous ap plique. guoi ? il doit en être ainsi sous notre régime. Le gouvernement et toutes ses administrations sont au service des riches pendant que les humbles seront les éter nelles victimes. Alors, les électeurs, dégoûtés de votre régime, seront réduits à élire vos victimes pour obtenir justice. Tel est l’enseignement qui se dégage de }'élection âe I>ijon. ». ». A Chalon-sur-Saône, l’ouvrièr mécani cien Mange obtient 1050 voix contre 1530 données à votre candidat. Franchement, est-ce l’élu qui est vainqueur ou notre camarade? Est-ce que vous ne sentez pas que le plus clair résultat de votre vic toire d’aujourd’hui est d’annoncer votre inévitable défaite de demain ? A Mâcon, vous avez vu surgir la pre mière candidature socialiste ; partout, le flot monte et vous submerge. Dans vos petits comités, vous constatez la dé chéance, vous entrevoyez l’inévitable cul bute, vous vous reprochez les uns les au tres vos fautes, attribuant à des vices de tactique ce qui n’est autre que le résultat d’une évolution fatale, qui déjà sonne le glas funèbre de la bourgeoisie. A Oyonnax, l’inénarrable Verdet, le lèche-botte des gouvernementaux, est battu par les réactionnaires, malgré le re trait de la candidature socialiste. A Morez, le candidat officiel Péclet, après avoir obtenu, au premier tour, une majorité de 200 voix sur son concurrent réactionnaire et avoir quand même été mis en ballottage par insuffisance de voix, est battu au second tour par un autre concurrent, le réactionnaire Jobez, qui pose sa candidature au dernier moment. Une candidature ouvrière socialiste, je tée également au dernier moment, réunit 150 voix. Fst-ce à dire que le canton de Morez, comme celui d'Oyonnax, comme tous les autres où la réaction a pu saisir un siège, ait cessé d’être républicain? Non, les réactionnaires eux-mêmes ne se font pas d’illusion et savent que cette victoire n’est qu’une surprise agréable pour eux, qu’ils ne doivent qu’au dégoût populaire pour les jongleurs opportunistes. Partout les réactionnaires avaient fait des professions de foi plus républicaines que les candidats du gouvernement, c’est ce qui peut se constater en comparant les deux affiches de Péclet et Jobez, à Morez. Les candidats gouvernementaux ont tellement honte de renouveler des pro messes, qu’ils savent ne devoir jamais tenir, qu’ils ne se donnent même plus la peine de rédiger un programme. « Prenez-moi, disent-ils, je suis la pa nacée universelle », et c’est tout. Un beau jour, le corps électoral, révolté de cette impudence officielle, jette un nom dans l’urne qui n’est pas celui du candidat des dirigeants, et au dépouille ment, ou voit se produire ce que nous avons vu de nos yeux dans la salle du scrutin de Morez : Un froid glacial accueillir la proclama tion de l’élu réactionnaire ou opportuniste, parce que, pour les citoyens, il n’y a au cune différence. Puis, au moment où l'on proclame les voix obtenues par le candi dat ouvrier, retentit un immense cri de : Vive la République sociale 1 sans une ri poste....
À propos
L'Éclaireur de l'Ain était un journal hebdomadaire de tendance socialiste publié à Oyonnax. Il cessera de paraître en 1951.
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