Extrait du journal
M. le Préfet de Seine-et-Marne a adressé la lettre suivante à MM. les maires du département : Melun, le 2 octobre 1 SGG. Monsieur le Maire, Des inondations considérables viennent d’affliger un grand nombre de départements et de réduire des milliers de familles à la misère qui suit les désastres causés par les eaux. Les maisons envahies s’écroulent ou conservent une humidité qui engendre des maladies; les meubles sont perdus ou détériorés, les récoltes emportées ou avariées laissent sans nourriture les bestiaux qui ont pu être sauvés. Ému de ces malheurs, l’Empereur a voulu qu’une souscription fût ouverte dans toute la France en fa veur des victimes de ce terrible fléau. S. M. s’est inscrite en tète de la liste pour cent mille francs, l’Impératrice pour vingt-cinq mille, et S. A. le Prince Impérial pour dix mille. Le pays tout entier vomira répondre à cet appel. Je vous invite donc, Monsieur le Maire, à organiser à cet effet une souscription publique dans votre com mune. Les offrandes pourront être reçues au secrétariat de votre mairie, mais le moyen qui devrait, ce me semble, amener les meilleurs résultats, et que je vous conseille d’employer de préférence, c’est la quête à domicile faite par vous ou par des personnes notables que vous désignerez. Les sommes ainsi recueillies seront versées par vos soins dans la caisse du percepteur de votre circonscrip tion. Un comité départemental doit ensuite les centra liser et les transmettre au Comité central de Paris, chargé par S. Exc. lu Ministre de l’Intérieur, de la ré partition des secours. Les misères sont nombreuses, les besoins sont pres sants, je compte, Monsieur le Maire, sur vos sentiments d’humanité pour rendre le plus fructueux possible l’appel que vous ferez à vos administrés en faveur des malheureux inondés. Recevez, Monsieur le Maire, l’assurance de ma con sidération très-distinguée. Le Préfet de Seine-et-Marne, Baron de LASSUS-SAINT-GENIÈS. Les lignes qui précèdent ont-elles besoin d’aucun corollaire ? Elles sont assez éloquentes par ellesmêmes. Des inondations partout 1 partout des inondations ! Ce fléau dévastateur vient de ravager une fois en core un grand nombre de nos plus beaux, de nos plus riches départements. De tous côtés les nouvelles qui nous arrivent n’ap portent que des désastres. Ce ne sont que des cris de douleur et de désolation. Eu présence de pareilles calamités, nous avons tons un devoir à remplir, c’est de venir, dansla mesure de nos forces, au secours de ces grandes infortunes. Nous sommes assurés que nos lecteurs, lorsqu’il s’a git de malheurs à consoler, n’ont besoin que de quel ques mots dits à leur cœur. Sans doute nous ne pou vons remplacer tous les meubles brisés, les bestiaux perdus, les meules de foin et de grains emportées, les fermes et les maisons abattues; mais dans une grande et universelle souscription publique, il y a toujours quelque chose qui console l’affligé. Il comprend qu’il n’est pas seul à gémir de ses douleurs; il comprend que la fiateruité, la solidarité, ne sont pas de vains mots. Que tous, grands et petits, pauvres et riches se réu nissent donc pour une seule et même œuvre. Riches donnez à pleines mains, pauvres, ne craignez pas d’ap porter votre obole ; enfants, faites le sacrifice d’un jouet. Déjà vous le faites pour aider au rachat des orphelins chinois ; c’est une belle action 1 Mais songez que tout à côté de vous des frères, des compatriotes, des Français, souffrent, qu’ils sont sans pain, [sans asile; secourez-les. Ce sera une plus belle œuvre encore 1 Le malheureux aime à être soulagé par le malheu reux, le faible par le faible, et II y a dans le denier de la veuve et de l’orphelin une intention touchante, une communauté de malheur et de souffrances qui va jus qu’au plus profond de l’àme de celui qui est secouru et ajoute un plus grand prix encore à l’obole reçue....
À propos
L'Éclaireur de l'arrondissmeent de Coulommiers fut lancé en 1848 avec une mission claire : éclairer ses lecteurs des nombreuses et inestimables vertus de la République. En 1852, le journal accueille cependant l'Empire avec le même enthousiasme. Il change de titre en 1892 pour devenir L'Éclaireur de Seine-et-Marne. Renommé Le Petit Seine-et-Marne en 1899, le journal disparaît cependant la même année.
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