Extrait du journal
portant dans l’horticulture d’agrément. Ainsi les palmiers et les cycadées dont on ne pouvait offrir que six à sept espèces à cette époque, en offrent plus de 400 aujourd’hui dans nos jardins. Les orchidées exotiques, à peine connues alors, sont répandues dans nos cultures au nombre de plus de mille espèces. Que dirai-je des cactées aux formes étranges et aux fleurs éclatantes, des aroïdées aux feuilles amples et de diverses couleurs, et de tant d’autres groupes de végétaux étrangers à l’horticulture, il y a cinquante ans, et dont les variétés se multiplient chaque jour par des soins intelligents ? Ce tableau des richesses horticoles toujours crois santes dans notre pays ne vous rappelle-t-il pas jus qu’à un certain point, Mesdames et Messieurs, la vision de saint In née, lorsqu’il écrivait : « Un jour viendra où la surface de la terre sera « renouvelée ; chaque vigne aura dix mille bras ; « chaque branche dix mille rejetons ; chaque rejeton « produira dix mille grappes et chaque grain, étant « exprimé, donnera 20 mesures de vin. Tous les « autres fruits, grains ou plantes, produiront dans la « même proportion. » Horticulteurs, vous n’avez point sans doute encore réalisé la vision de saint Irénée, mais sans rien exagérer, je puis vous dire que vos œuvres sont belles et utiles. Soyez donc heureux d’avoir travaillé, dans la mesure que comporte votre art au bien-être et au charme de vos concitoyens ! A quelles causes sont dus ces progrès si notables de l’art du jardinage? Avant tout, reconnaissons-le, ils sont dus au génie de notre siècle, qui remue et transforme toutes choses autour de nous, à cette ar deur do recherches qui nous pousse à arracher à la nature ses plus intimes secrets pour développer les forces créatrices de l’humanité! Us sont dus à la science qui, par une heureuse évolution, jette aujour d’hui un regard attentif sur le sol et se fait plus fa milière avec toutes les classes, qui travaille pour l’économie domestique comme pour l’économie po litique, pour les instruments de nos grandes usines, comme pour le simple outil du modeste jardinier, pour la richesse des Empires comme pour l’aisance du pauvre ménage. — Ils sont dus enfin, il serait injuste de le méconnaître, à ces associations horti coles que l’on a vues, comme les sociétés d’agricul ture. sc former sur tous les points, s’affilier entre elles pour expérimenter les théories savantes; pour recueillir les procédés nouveaux et répandre les dé couvertes, au moyen d’une grande enquête qui éclaire le peuple et dévoile à tous les richesses de notre beau pays!... C’est en se plaçant dans cet ordre d’idées qu’il y a six ans, quelques hommes de notre arrondisse ment, rapprochés les uns des autres par la similitude des goûts et des travaux, pleins de confiance dans l’effet contagieux du bon exemple, se réunirent à l’instar des horticulteurs de Meaux, de Melun et de Fontainebleau, pour fonder la Société d’Horticulture de l’arrondissement de Coulommiers. Leurs espérances ne tardèrent pas à se réaliser : tout ce qu’il y avait de considérable dans le pays par le nom, le mérite et la fortune, s’empressa de se faire inscrire sur la liste des sociétaires. Les dons affinèrent, les dames comprirent que dès qu’il s’a gissait de tleurs, elles ne pouvaient consentir à s’effacer, et qu’elles avaient une belle place à pren dre dans nos rangs. Puis, comme toute œuvre se mesure à la hauteur de ceux qui la patronent, on voulut placer notre Société sous la haute protec tion de Celle qui sait être partout la première par l’élévation de l’esprit comme par la bonté du cœur, qui, pour la France, porte le titre d’impératrice et que le peuple d’Amiens bénit sous le nom de Sœur de charité! (Applaudissements.) Vos succès furent rapides. Les horticulteurs de Rouen, de Lyon, de Melun, d’autres pays encore, témoins de vos efforts, les encouragèrent avec bien veillance ; aujourd’hui ils nous tendent la main comme à des rivaux qu’ils honorent et dont ils ap précient la valeur. Heureuse rivalité que celle qui naît, en horticulture, de l’application de méthodes diverses et d’essais ingénieux ! Celle-là n'est pas comme la rivalité qu’engendre la politique, elle n’a jamais produit de fruits amers. Au lieu de diviser les hommes, elle les rapproche, et le seul trophée que les vainqueurs rapportent de la lutte, c’est la gloire d’avoir obtenu une fleur plus belle, un fruit plus savoureux, d’avoir inventé un plaisir nouveau, pour les yeux ou pour le palais, d’avoir créé, jamais d'avoir détruit 1... Notre Sociéié a organisé des séances trimestrielles dans le cours de l’année : là se trouve, pour les So ciétaires, l’occasion de se communiquer leurs idées, de s’entretenir des progrès accomplis, des résultats obtenus, de prendre conseil les uns des autres et de resserrer ainsi les liens qui les unissent. La publication de nos annales, que nous échangeons avec celles des autres Sociétés françaises et étran gères est un des meilleurs moyens de propagande. Do riant au loin les nouvelles qui intéressent les horticulteurs, elles propagent la science dujardinage, nous font connaître des étrangers et nous attirent leur estime. C’est ainsi que lors du voyage qu’il a entrepris en Angleterre, votre délégué y a été l’objet de l’accueil le plus bienveillant. Les serres et les jardins de Iview, de Kensington, de Windsor ont été par lui visités; partout il a rencontré la plus exquise courtoisie, l’empressement le plus obligeant, à lui montrer, dans les plus minutieux détails, tout ce qui...
À propos
L'Éclaireur de l'arrondissmeent de Coulommiers fut lancé en 1848 avec une mission claire : éclairer ses lecteurs des nombreuses et inestimables vertus de la République. En 1852, le journal accueille cependant l'Empire avec le même enthousiasme. Il change de titre en 1892 pour devenir L'Éclaireur de Seine-et-Marne. Renommé Le Petit Seine-et-Marne en 1899, le journal disparaît cependant la même année.
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