Extrait du journal

l’écusson d’un huissier ! C’est pourtant bien gai, de faire perdre à un ouvrier des heures entières pour re mettre en place des outils qu’une main facétieuse a détournés ! Un entrepreneur de fourrages militaires a reçu l’ordre de se trouver à telle heure sur le passage d’un régiment : il charge sa voiture dès la veille, et, quand il veut partir, il cherche, cherche et retrouve sa charrette au sommet d'une montagne et n’arrive au rendez -vous que quand le régiment a pu découvrir du fourrage chez les fermiers. Un médecin, qui aimait la dive bouteille, est appelé auprès d’un malade frappé d’apoplexie et qu’une saignée peut sauver : des amis l’arrêtent, l’amusent au cabaret, pendant que des compères hissent son cheval dans le grenier à foin. Le malade eut le temps de mourir. Une jeune fille, il y a quinze à vingt ans, passait la nuit dans un bois : des farceurs l’effrayent; elle en devient épileptique et elle est depuis ce temps-là renfermée à la Salpé trière, en proie à d’atroces souffrances. Voilà ce qu’ont vu les gens ennemis de la facétie et du poisson d’avril. Us disent encore qu’un plaisir qui met en jeu l’iutérèt, la sauté ou la vie d’autrui n’est pas un plaisir; mais leurs belles maximes ne peuvent tenir devant celle-ci : Il faut que jeunesse se passe. Donc les farceurs qui ont déplacé mardi l’euseignc d’un sabotier n’ont fait que suivre leur rôle. Seulement, s’ils répétaient trop souvent leurs espiègleries, cela pourrait les conduire à la police correctionnelle qui ne se montre pas endurante dans ce cas. Il est vrai que le public y gagnerait uu compte rendu que nous nous etlorcerions de faire le plus gapossible. A chacun son tour 1...