Extrait du journal

plus de loisirs. Ce serait une plus heureuse répartition des tâches suivant les aptitudes et des nations et des climats. Ce premier point est en général admis par les hommes sensés; M. de Bismarck,par exemple, n’a pas hésité, au Reichstag de Berlin, à reconnaître cette vérité. Mais les mêmes personnes parfois supposent que dans l’application il peut être utile, au point de vue politique et national, de s’écarter du principe de la liberté commerciale, soit parce que, tous les peuples ne la pratiquant pas, celui qui est seul" ou presque seul à la pratiquer est dupe de sa fidélité à l’idéal et à la science, soit parce que, même en supposant l’adoption universelle par toutes les nations de la doctrine du libre échange, les pays les moins bien doués par la nature risqueraient de voir leurs habitants et leurs capitaux successivement ou simultanément émigrer, et se" transporter dans les régions naturellement plus favorisées. Quelques personnes enfin, généralisant moins, craignent que la doctrine du libre échange ne fasse perdre à un pays quelque industrie essentielle, nécessaire au maintien de sa nationalité, sa marine par exemple, sa métallurgie, ou ses cultures de céréales....