Extrait du journal

Hélas! nous n’en sommes pas là : 1789 et 1889 sont | deux dates de désordre financier. Certes, le mal n’est pas tout à lait aussi grand à la seconde date qu’à la première; mais il est beaucoup plus inexcusable. En 1789, on terminait une période d’un siècle et demi de gouvernement absolu et sans contrôle; on n’avait pas eu. non plus, pour étayer les finances et compenser les gaspillages gouvernementaux, la prodigieuse ressource de toutes les découvertes de la science et du renouvellement de la fortune publique. En 1889, au contraire, on vient de traverser dix-huit ans de paix absolue, de progrès industriel et scientifique : on a joui du contrôle parlementaire, si c’est là un contrôle sérieux, de la surveillance d’une presse à dix millions d’exemplaires par jour, et l’on aboutit à quoi ? au déficit manifeste, à des accroissements d’impôts qui sont sensibles pour le budget des municipalités et qui guettent le budget de l’Etat, à des expédients d’emprunts sous des modes variés, enfin, à la. suppression de tout amortissement pour notre énorme dette....