Extrait du journal

Dans les temps de crise commerciale comme celle (pie nous traversons depuis une demi-douzaine d’années , et qui approcherait de sa lin si les circonstances politiques devenaient tout à fait rassurantes, les prix des matières premières sont normalement lourds. Le débit s’en restreignant et les cotes ayant une tendance accentuée et continue à la baisse, les fabricants ne font aucun approvisionnement : craignant que le mois suivant les cours se soient encore dépréciés, ils ne se fournissent qu’au jour le jour, pensant qu’ils trouveront pour leurs achats des prix de plus en plus bas. Il en résulte que, dans les temps de crise commerciale prolongée, aucun fabricant, aucun commerçant n’a plus d’approvisionnement de quelque importance. En même temps, ce qui semble une contradiction et ce qui ne l’est pourtant pas, les stocks, c’est-à-dire les quantités disponibles qui existent chez les producteurs, ou les cargaisons en mer, ou les ma bières existantes dans les dépôts publics, deviennent, d’ordinaire, moins considérables qu’en temps de période commerciale active. Cela n’est pas une contradiction, disons-nous. En effet, une partie des producteurs, découragée par les bas prix, a arrêté ou diminué la production. C’est ce qui est arrivé notamment pour le cuivre : les mines de ce métal les moins bien placées ou se sont fermées, ou n’ont plus travaillé que pour occuper leur matériel, conserver un noyau d’ouvriers, et entretenir leurs ouvrages....