Extrait du journal

POURVU que chacune d'elles fasse un premier, un élémentaire effort de compréhension. Nous ne serons, en effet, nationaux, au sens plein du terme, que si nous essayons, dans nos analyses, de retrouver toute la France. Cette attitude vaut mieux que tout autre qui f ait songer, si toutefois on la pouvait comprendre exactement, à quelque impossible isolationnisme. Je dis que la formule « Toute la France >», dont je me suis déjà souvent servi pour l'opposer à celle de la France seule, qu'on utilise ailleurs, est bien meilleure, plus saine, moins sécessionniste. Si cette solitude de la France à laquelle on se réfère chaque matin ne doit pas. comme on a bien voulu un jour m'en informer, être entendue sur le plan diplomatique, s'il ne s'agit pas de dire que la France doit suivre son chemin sans se préoccuper du reste du monde, réduite à ses seules forces. que pouvait alors signifier cet appel quotidien à l'isolement. sinon qu’il faut, dans ses actions, ne penser qu'à la France ? Ce qu’à coup sûr, tout le monde accepte et prétend faire, mais chacun y* voulant, bien entendu, penser à sa façon, sans avoir consenti aux analyses préliminaires et aux examens de conscience préventifs. Cet entêtement que l’on met, dans certaines écoles politiques, à vouloir monopoliser le patriotisme et la raison, confine à la rigidité d'esprit du sectarisme. C'est pourquoi nous préférons continuer cette investigation des courants sentimentaux et idéologiques nationaux pour y découvrir partout la permanence française....