Extrait du journal
société basée sur le capital et le droit de propriété. Il semblerait a priori qu’il est difficile de sortir de ce marécage boueux, et que les hommes ne sont pas faits pour être égaux. Cependant, je crois que la nature n’a pas fait les hommes pour qu’une partie vivent aux dépens des autres. L’espèce animale vit d’une façon toute différente de nous; nous voyons des es pèces dont les individus vivent solitaire ment, mais qui ne cherchent pas à vivre au détriment de leurs frères de race, d’autres espèces qui vivent en société, mais qui sont solidaires les uns des au tres, et qui, pourrait-on dire sont égaux devant les lois naturelles qui les régis sent. Il en est tout autrement de la race hu maine qui se prétend supérieure, mais qui en réalité est bien inférieure à la race animale, car l’homme ne cherche qu’à in fliger à son prochain, toutes sortes de mi sères, pour lui permettre de jouir de la vie à ses dépens. L’animal a cette supériorité sur nous, qu’enîre individus de même race, il sait se soutenir. Que n’en serait-il pas de même de l'homme? Quelle est donc la cause qui fait de l’homme l'esclave de l’homme? Tout le monde la connaît; chacun sait qu’il existe deux classes, une pauvre et l’autre riche, ce qui revient à dire — quoique en aient certains philosophes — que la lutte de classe existe bel et bien, leurs intérêts étant diamétralement op posés. Tout le monde connaît également le re mède à apporter à la société pour qu’elle devienne meilleure, sans faire d’efforts pour délivrer l’humanité du mal qui la ron ge. La minorité d'individus qui détient toute la richesse et jouit du bonheur, sans y apporter sa contribution de peine, voit souffrir sans pitié ceux qui produisent tout sans en profiter. Le peuple qui travaille se laisse souf frir et reste l’esclave de ceux qui l'ex ploitent! Pourquoi cela? Les préjugés, la misère, ont fait de ceux qui souffrent des individus fatalistes qui se figurent que leur situation est intan gible, et que le hasard de leur naissance en a fait des machines à produire qui doi vent tout à celui qui est riche. Au contraire, celui qui possède, se croit supérieur à ses frères de race; être né riche dans son esprit, veut dire qu’il a tous les droits et que la nature a créé pour exploiter celui qui travaille. Cependant, malgré la résignation des uns et la prétention des autres, quelque chose me dit que la situation changera, et que nous verrons une société meilleure. Le régime meilleur qui fera des hom mes des frères, et non des êtres méchants et égoïstes se dévorant entre eux, c’est la société socialiste et collectiviste. Aussi le flot monte-t-il rapidement, et nous sommes arrivés à un moment de l’existence humaine, ou chacun comprend1 qu’il peut en être autrement, et le pro grès naturel des esprits plus fort que tous les coffres-forts réunis, fera des individus meilleurs, qui comprendront que chacun doit avoir sa part de bonheur. Pour cela, organisons-nous, tant dans nos syndicats, que dans nos groupements politiques, et faisons l’éducation des masses, qui permettra de réaliser ce que nos exploiteurs prétendent impossible. A. VIRMOT....
À propos
L'Émancipateur est un hebdomadaire socialiste publié à Bourges à partir de 1906. Il paraît clandestinement sous l'Occupation, puis disparaît en 1952.
En savoir plus Données de classification - lowenthal
- hollande
- du chaylard
- france
- allemagne
- tours
- york
- prague
- paris
- cher
- armée française
- parlement
- commission
- conseil général
- bourse de commerce