Extrait du journal

E Les familles se rassemblent en ces jours de fête, mais il est E E une famille berrichonne qui ne sera pas au complet. La mère E E sera toute seule dans sa petite maison de Rosières, pendant que E E le papa et la jeune femme attendront pendant des heures, au E = bagne de Melun, peur voir le cher prisonnier pendant quelques = E minutes. , E E Henri Martin est séparé des siens, et pour lui il n’y a pas E E pu de réveillon dans sa sombre et froide cellule. Henri Martin, E E qui est au bagne pour avoir lutté pour la plus belle des causes, E E celle de la paix. = E Et sur toutes les familles plane, menaçant, le spectre de la E E guerre. = E Car voilà la raison qui fait que les travailleurs devront se E E contenter d’un peu de boudin blanc pour le réveillon. Voilà la E E raison pour laquelle bien des enfants n’auront pas les jouets E E qu’ils ont admirés dans les vitrines des magasins. Voilà la rai- E E son qui fait maintenir Henri Martin au bagne, c’est la guerre... E E c’est la poltiquc d’armement qui fait monter le prix des mar- E E chandises chaque semaine et qui oblige les famille^ à se priver. E E C’est la politique d’un gouvernement aux ordres des mar- E E chancls de canons américains, qui nous augmente les impôts E E en guise de cadeau de Noël. E E A la veille de Noël, les 22 et 23 décembre, se sont tenues à E E Paris les Assises pour le désarmement- et la Paix. Des milliers E E de délégués venus de toute la France ont juré d’éviter la catas- = E trophe pour notre pays. E E A leurs voix, doivent se joindre des milliers d’autres voix. E E Pour ne pas connaître la guerre sur notre sol au cours de la E E nouvelle année, il faut développer la lutte pour la Paix. Il faut E E collecter des milliers de signatures nouvelles pour exiger In E E signature d’un pacte de paix entre les cinq grandes puissances. E E H faut tout mettre en couvre pour arracher la libération d’IIenr! E E Martin. E E Noël sera joyeux l’année prochaine, si tous unissent leur» E E efforts, et c’est ce que nous souhaitons à tous les travailleurs, E E à tous les braves gens de chez nous. E ËlllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllllâP...