Extrait du journal

Le lendemain dimanche, en effet, il y avait un grand meeting d'organisé én fa veur de Ferrer. A l’issue de ce meeting une manifestation devait se dérouler dans les principales rues de la ville avec Breton en tète. C’eût été maladroit de l'interdire, quoi que tous les terrassiers grévistes dus sent y participer. Mais surtout ce que voulait M. Pérau din. c était que les grévistes ignorassent jusqu'au bout son dessein criminel. S’il eut publié son arrêté dès dimanche matin. Breton, prévenu, aurait pu intervenir au près des grévistes, leur dénoncer le piège et les inviter à n’y pas tomber. A la vérité on chuchotait bien un peu que M. Péraudin avait pris le dit arrêté, le journal La Dépêche en avait même parlé le dimanche matin, mais par le fait même qu'ils purent librement manifester l'aprèsmidi les grévistes crurent à juste titre que c'était un canard. Mais à peine la manifestation Ferrer s'est-elle disloquée place de la République, que Péraudin publie son arrêté. A peine la nuit est-elle venue qu’il le placarde sur les murs. Comme ça ni vu, ni connu ; quand les grévistes, qui ont annoncé pour le lendemain une manifestation aux For ges s’amèneront, on les pipera. Et pour les mieux piper on les laisse tout d’abord pénétrer en ville. Quand, lun di matin, vers 9 heures, la colonne des grévistes déboucha par la rue de Tours, nul commissaire de police ou gendarme...