Extrait du journal

Prêtre, tu n’es plus sympathique, Tu j)erds, et ta maison gothique N[eht plus qu’une vaste boutique Où les honneurs sont à l’encan ; Et lorsque tu revêts l’étole, C’est Douragriper la pistole, Afin de grossir le Pactole Qui coule vers le Vatican. Ton autel avec ses grands cierges, Qui ressemblent à des flamberges, N’est plus pour éblouir les vierges Et provoquer la piété... Non, car lorsque tes cierges brûlent, Et que tes dévotes hululent C’est pour que les grot sous pullulent En faveur de la royauté. Ton orgue aux ronflements sonores, Fait pâmer d’aise les pécores Hystériques, de ces Gommorrhes Modernes, qu’on nomme : couveuti ; Ton clergé chantant sous ton dôme O11 psalmodiant en monôme, Ce sont les soupirs de Sodome, Qui s’exha’ent à tous les vents... Ton Christ, dans sa pose rigide, Les deux bras lancés dans le vide, A l’air sous son masque livide, Honteux d’avoir de tels soutiens; Et de voir boire sans vergogne, Dans du bordeaux ou du bourgogne, Avec des airs goulus d’ivrogne, Son corps de boa Dieu des chrétiens !... Ta chaire où l’injure domine, Où le moine nous extermine, Où le Dominicain fulmine Contre tous les libres-penseurs, Où ta parole évangélique Ordonne à tout bon catholique D'assassiner la République E. d’égorger ses défenseurs !... Ton tribunal de pénitence, Comme tu dis dans ta jactance, Doit être juste, et sa sentence S'inspirer du Christ rédempteur ; Or, pourquoi lors d’une tourmente, Confesses-tu l’enfant, l'amante Et la voisine qui commente ?... Pour devenir un délateur !... Tes cloches ? Oui, parlons donc d’elles, Elles qui vont à tire d’ailes Porter la joie à tes fidèles... Seul, le protestant en frémit ; Car, pour lui, quand la cloche tinte, Annonçant fêle ou vie éteinte, Il la voit de sang toute teinte Sanner la Saint-Barthélemy ??... Pierre Nitou....