Extrait du journal

En ces temps de gêne et d'ennui (.comme disaient nos pures qui connaissaient le poids des mots, et non pas comme nous dirions nous-mêmes, qui traitons (es mots comme du papier d’échange), la seule joie qui demeure est peut-être te retour aux trésors spirituels de ta nation. Leur éclat intact, la probité de leurs alliages, la grâce sévère des plaisirs qu ils dispensent règnent tranquillement sur nos sursauts d'angoisse et de désespoir. Des livres de nos bibliothèques émanent et rayonnent des puissances messagères qu’aucube radio du monde ne saurait égaler. Ces grands livres silencieux, droits comme des tombes musulmanes, détiennent des secrets que nous perdions en courant, le ne; au vent, comme ces gens ahuris qui n’ont jamais sur eux les papiers qu’il faudrait. et que pourtant ils possèdent, quelque part, ils ne savent plus où. ,4 u lieu de nous reconnaître pour les débiteurs d’un passé illustre, nous étions devenus des camelots excités de l’avenir, sans songer que l'avenir ne s’entrevoit lament que dans les reflets d’un grand passé....