Extrait du journal

’est spolier par Lucien LE FOYER ancien député de Paris. tion ». Une dévaluation légale qui ne corres pond pas à un état de fuit et n est issue que d une volonté systématique ne comporte que ces qualifications, échelonnées à votre guise : prélèvement, confiscation, spoliation, vol... Songez aux clameurs qui ont accueilli le projet socialiste échafaudé au lendemain de la guerre : l'impôt forcé sur le capital, dont le montant n eût pas dépassé le dixième de la fortune acquise. Avec la dévaluation, il s’agit du cinquième, ou du quart, ou du tiers..., pourquoi pas de la moitié ou des deux tiers ? La spoliation n’a pas pour règle de bouder sur la quantité, ni de s’imposer des limitations volontaires. Pas de spoliation plus universelle que la dé valuation. Sur ce point, l’exposé des motifs du projet de loi déposé par MM. Pierre-Etien ne Flandin et Germain-Martin était aussi compréhensif que décisif et net. Voici ce résumé, dont tous les mots portent : « La dé valuation entraînerait, en définitive, un ap pauvrissement général dans une nation qui, comme la France, compte 20 millions de dé posants dans les caisses d’épargne, 7 millions de porteurs de rentes et obligations et 9 mil lions d’assurés sociaux — .sans parler de tous ceux dont le salaire, la *)ension ou la retraite constitue le seul moyen d’existence. » Pour un coup de rateau, c’est le coup de rateau maximum. C’est la rafle des rafles. La main de ce pickpocket est dans toutes les poches. Il ne convient pas, sans doute, d'accorder à la théorie des coupeurs de billets — j’allais écrite : des « coupeurs de bourse » — l'hon neur d'une réfutation. Après tout, il n’es* crime ou délit qui ne puisse, dans certaines circonstances, trouver un argument pour soi. Dans Crime et Châtiment, Dostoiewskv ob serve que l'argent pourrait être beaucoup mieux placé dans un grand nombre de mains qu'aux doigts crochus d’ur.e vieille usurière. 11 conclut pourtant au châtiment du crime, quelles qu’en puissent être les intentions. L'enfer est « pavé de bonnes intentions » et n'en est pas moins l’enfer. Un proverbe dit encore : « A quelque chose malheur est b n ....