Extrait du journal

façade. La cathédrale de Paris est main tenant engoncée dans le parvis; il lui manque les treize marches des temps de foi. La Renaissance italienne oublia les règles antiques et logea l’escalier dans des tourelles ajourées, ou lui infligea, ■ comme à Fontainebleau, le supplice d'un dessin contourné. Enfin, Le Nôtre, instruit par l’exemple des jardins de la Lombardie et des collines romaines, i dota le parc de Versailles de ces degrés I de pierre qui sont le secret de la Beauté disciplinée de la Nature. Louons les architectes du Grand-Pa lais d’avoir suivi d’aussi augustes tradi tions. Et, complimentons également ceux qui, dans l'Exposition des Arts décora tifs, réhabilitèrent l’art des fontaines. L’Eau est la servante de la Grâce; elle l’anime; elle lui donne la vie mur murante; elle la reflète; elle lui présente son miroir; elle attire celui qui passe; elle est la charmeresse qui prend un instant le rêve de tous les hommes, quels qu'ils soient, comme si chacun de nous percevait confusément qu elle est l’image de l’existence passagère et trompeuse. Les châteaux de la Renais sance ne seraient que des hardiesses de pierre sans les pièces d'eau où dort leur rêve... L’art des fontaines revit, heureuse ment. Sèvres a su dessiner un miroir charmant. L’eau, voilà la joie glorieuse de cette Exposition, l’eau enclose dans le por phyre, le marbre veiné et la céramique ; Veau jaillissante; et la Seine qui se coule, moirée, les soirs lumineux, entre les horreurs composites et laborieuses bâclées par des malheureux, pour rap peler aux architectes tourmentés que le seul grand art est i animation de la vie... Georges P0NS0T....