Extrait du journal

Il apparaît ainsi, d'une part, qu’il n’y a pas eu. dans les pays à monnaie déva luée, une hausse des prix intérieurs qui compense leur dévaluation et, d’autre part, qu’il n’y a pas eu chez nous une baisse des prix intérieurs qui compense la cherté relative de notre monnaie. On conçoit donc fort bien que notre politique monétaire, irréprochable en elle-même, mais malheureusement con trecarrée par celle de l’étranger, appelle un corollaire, qui est la baisse de nos prix intérieurs. Elle appelle ce qu'il est convenu de nommer le déflationnisme. Malheureusement, c’est une entre prise des plus ingrates. 11 n’y aura pas d’abaissement sérieux des prix de re vient sans baisse sérieuse des prix de détail. Or rien n’est plus difficile à réaliser systématiquement. Les dégrève ments fiscaux, bien souvent, on Ta constaté récemment encore, n'ont pas sur les prix les effets souhaités. Et puis on oublie trop que, de tous les impôts, ceux qui font le plus monter les prix sont les droits de douane, et je le dis tout net : une politique déflationniste ne saurait s’accommoder de la politique douanière que nous pratiquons. Celle-ci tend naturellement au maintien d’un ni veau de prix élevé : el’e est donc en contradiction avec une politique moné taire qui tend avant tout à éviter la dé valuation du franc....