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L’Ère nouvelle, 3 août 1932

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L’Ère nouvelle
3 août 1932


Extrait du journal

Problème éternel mais problème d une par ticulière acuité contemporaine. Les examens du baccalauréat viennent de se terminer. Jamais le nombre des candidats n’a été aussi grand. C’est une invasion I C est une ruée ! C’est un ras de marée ! Tout le monde veut être bachelier !• Et la gratuité du lycée, qui fera sentir, au sommet, ses effets dans deux ou trois ans, n est pas faite pour enrayer ce mouvement. Le dérisoire parchemin est, dans incertitude actuelle, considéré comme un talisman, comme un titre monnayable, comme une sécurité. On s imagine que, quoi qu'il arrive, il donnera à son possesseur des droits irvendiquables sur la société. En tout cas, il permet — et il est seul à permettre — l’accès vers ces carrières libérales dont la crise économique a rehaussé le prestige d’une manière inattendue et consi dérable. Tout le monde veut être bachelier ! Et tout le monde veut être fonctionnaire ! Et M Petit-Dutaillis n’hésite pas à poser le problème brutalement : « Toute la question, actuellement, est de savoir s’il ne faut pas enrouer cette marche vers te baccalauréatr vers...

À propos

L’Ère nouvelle a été fondée en décembre 1919 par deux socialistes déterminés, blessés de guerre : Yvon Delbos (1885-1956) et Gaston Vidal (1888-1949). Elle se définit en se sous-titrant « L’Organe de l’entente des gauches », et restera tout au long de son existence proche du parti radical. Malgré son faible tirage, le journal exerçait une influence importante dans le monde parlementaire.

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