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L’Ère nouvelle, 4 août 1930

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L’Ère nouvelle
4 août 1930


Extrait du journal

Les syndicats textiles de Roubaix, Tourcoing Halluin et Lannoy ont décidé hier de généraliser la grève Lille, 3 août. — Les ouvriers des syndicats textiles de Roubaix, Tourcoing, Halluin et Lannoy, affiliés à la C.G.T., se sont réunis ce matin pour discuter de leur attitude de vant la décision prise par le syndicat patronal de repousser la nouvelle demande d’entretien formulée par le syndicat ouvrier du textile. A une importante majorité, il a été décidé que les ouvriers travaillant dans des usines où les demandes d'augmentation de salaires n’ont pas été satisfaites se joindraient dès demain matin au mouvement de grève. Contre la prime de fidélité Dans l’ordre du jour qu’ils ont adopté, les ouvriers déclarent notamment qu’il ne leur est pas possible d’accepter la prime de fidé lité instituée par le consortium dans la forme et avec les conditions qu’elle impose sans accepter, par cela même, une atteinte à leur dignité et à leur liberté ; ils décident, dans ces conditions, qu’il y a lieu de cesser le travail dès demain lundi, 4 août, au matin, dans toutes les usines où cette prime de fidé lité est maintenue. Le même ordre du jour invite les ouvriers des usines qui ont obtenu satisfaction à con tinuer le travail, mais à verser chaque se maine leur obole pour leurs camarades des usines en grève. Les négociations reprendront-elles ? Enfin, les ouvriers déclarent faire confian ce aux commissions des syndicats de la C.G.T. de Roubaix, Tourcoing, Lannoy, Halluin, etc., pour continuer les négociations auprès des patrons et des pouvoirs publics, afin de faire aboutir les revendications des travailleurs. Cette décision intéresse de nombreux ou vriers, mais il faut attendre demain pour en connaître le nombre exact. Concessions patronales à Rouen Rouen, 3 août. — L’indice du coût de la vie étant passé de 5,438 à 5,764, les indus triels normands du textile ont décidé d’ectrover à leur personnel une augmentation de salaires de 6 pour cent. On espère qu’à la suite de cette décision, la reprise du travail sera générale demain à Rouen et en ban lieue. EN DEUXIEME PAGE : Revue de Presse. EN TROISIEME PAGE : A Rougemont, M. Tardieu préconise « l’union de tous ». Bernard Shaw discourt sur le chômage. Les communistes chinois délaissent Tchang-Cha. CE MATIN =:= 15 BS AU INI -5I-e bain règne, ou va régner, à Varsovie. Ainsi en a décidé le gouvernement du pays que les libéraux catholiques et les révolution naires de 1830 acclamèrent avant la lettre de résurrection. Désormais, tous les citoyens, citoyennes compris-*^ de la république polonaise seront en cartes. La carte de bain. D'un bain au moins mensuel. Je ne sais pas si cette carte forcée est confoime à la liberté individuelle. .Elle l’est cer tainement à l’hygiène nationale. C’est une espèce de révolution, qui pour rait être étendue à bon nombre de pays. A tous, je suppose, ou presque tous le culte de la baignoire ou de la piscine laissant à dé sirer à peu près partout. Non pas que, sur ce point, la civilisation actuelle soit en retard sur l’avenir. 11 s’agit plutôt du passé. Heureux temps que ceux des étuves romaines ! Pour les trouver, remonterons-nous à l’an tiquité ? Non pas. Le moyen âge les connaissait. — Entrez, entrez ! criait-on dans les rues de Paris. Les bains sont chauds, c’est sans mentir ! Puis, l’habitude se perdit. Il y eut de cu rieuses réactions de pruderie. Tremper son corps tout nu — tout nu, ma chère — dans l’étuve collective, voire la cuve solitaire ! Piège du démon, incitant aux coupables pen sées. Ne riez pas, le mot se pouvait lire, il n’y a pas très longtemps, dans des Manuels de dévotion destinés aux jeunes personnes « du sexe ». Le sexe fort n’était pas à l’abri de tant de pudeur. Je citais hier l’aveu de l’abbé de Villeloin, au 170 siècle, et comment il ne s’était jamais mis dans un bain par honnêteté. Mais que vais-je prendre si loin mes exem ples ! Pendant la guerre, un écrivain genevois n’a-t-il pas flairé l’odeur du diable et de la trahison chez un écrivain français domicilié en Suisse avant de remuer ses pénates à Moscou, parce que l’imprudent se permettait le luxe suspect d’une baignoire ! Une baignoire à Genève ! Attentat à la pu deur ! Que dira notre homme des Polonais, de tous les Polonais, impudiquement voués à se laver chaque mois ? R. DE MARMANDE...

À propos

L’Ère nouvelle a été fondée en décembre 1919 par deux socialistes déterminés, blessés de guerre : Yvon Delbos (1885-1956) et Gaston Vidal (1888-1949). Elle se définit en se sous-titrant « L’Organe de l’entente des gauches », et restera tout au long de son existence proche du parti radical. Malgré son faible tirage, le journal exerçait une influence importante dans le monde parlementaire.

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