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L’Ère nouvelle, 4 juin 1940

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L’Ère nouvelle
4 juin 1940


Extrait du journal

une nouvelle et opiniâtre résistance, et, ccttc fois, à l'abri de toute trahison, dans Calais furieusement assailli, une poignée d'héroïques Anglais, enfermés dans la citadelle, brisent depuis de longs jours déjà les assauts obstinés me nés par les divisions nazies. C’est aux heures décisives, alors que se joue la vie ou la mort des nations, que montent du fond du cœur des hom mes cet esprit de sacrifice, ccttc volonté de fer qui s'opposent, simplement par ce qu'il le faut, aux forces mauvaises de la haine et de la destruction, cette indispensable vertu humaine que nous avaient montrée, au cours de la guerre d'Espagne, les héros qui, dans les dé combres de l’Alcazar, étonnèrent le monde en sachant tenir. Les gars de chez nous, leurs vaillants compagnons britanniques, viennent de nous démontrer qu'ils savaient, aussi, quand il le fallait, sc hausser au-dessus d'cux-mêmes. C’est vraiment un esprit pareil à celui de l'Alcazar, et dans des conditions plus difficiles encore, qui a magnifié ces troupes des Flandres qui, abandonnées par un félon, luttant, jour et nuit, contre un adversaire favorisé de toutes façons, au milieu d'un enfer re créé à chaque seconde par toutes les formes nouvelles de la tuerie, ont rete nu lentement, à bout de bras, la pous sée des hordes allemandes qui, déjà, criaient : Victoire ! Cet esprit a soufflé sur nos hommes qui, dans les boucs du ,\ord, sous les murs de Dunkerque, dans Calais en core inviolée, donnent leur peine, leur sueur, leur sang, leur vie pour sauver quelque chose qui csi plus précieux que tout. Cet esprit soufflera sur Paris. Hier, des escadrilles allemandes ont laissé tomber leurs bombes en divers endroits de la capitale. Cette alerte, au lieu de semer la panique et la peur, a, au con traire, durci les nerfs, renforcé notre serment de tenir. Paris, une fois de plus, a fait honneur à son nom. Et nos ennemis auront pu constater qu’à l’heu re du danger, il n’y a pas chez nous de timides, mais rien que des Français....

À propos

L’Ère nouvelle a été fondée en décembre 1919 par deux socialistes déterminés, blessés de guerre : Yvon Delbos (1885-1956) et Gaston Vidal (1888-1949). Elle se définit en se sous-titrant « L’Organe de l’entente des gauches », et restera tout au long de son existence proche du parti radical. Malgré son faible tirage, le journal exerçait une influence importante dans le monde parlementaire.

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