Extrait du journal
Au nom du mort Les veuves de guerre — celles qui sont restées veuves, je pense, — se targuant du sacrifice de l'époux, demandent le droit de vote. Leur requête se termine sur une déclaration qui la rend t-è» sympathique. biles ne veulent pas. affirment-elles, que les hécatombes aient été vaines, ne pouvant : ci Oublier que la raison même de son ac ceptation et la consolation dernière, sans nul doute, de ceux qui sont tombés à la guerre, furent dans l’aidente volonté d épargner à leurs enfants et aux générations futures le retour de pareilles horreurs. C’est pourquoi les veuves de guerre tiennent par-dessus tout à compter électoralement dans la Nation, afin de taire respecter celte volonté de paix qui lut le tes tament suprême des moits de la guerre. » Sur une telle base, les revendications des veuves de guerre ne peuvent qu’émouvoir. Je crois pourtant qu elles gagneraient encore en persuasion si elles établissaient, par avance, un programme très précis. La paix, l'amélioration du sort des entants des tués, le lourd héritage reçu, les intérêts sacrés forment une série de questions qui de meurent à résoudre Quelques projets pratiques ne nuiraient nullement à la logique de ces points d’interrogation Lorsque les veuves de guerre réclament contre I insuffisance du taux de leurs pensions, nous apprenons, san» erreur possible, re qu elles veulent Leur volonté d’élever leurs enfants dans un idéal obstinément pacifique, la façon dont elles comprennent ia lutte féminine contre l’esprit guerrier nous intéresseraient tout aussi profondément. Il ne s’agit point de mettre en doute le désir fervent animant les veuves de guerre. Certai nes, depuis la mort de l’époux n’ont cessé de faire, inlassablement une besogne pacifiste Mais jusqu’à présent, sous prétexte de neutra lité, la plupart des programmes féministes ef fleurent le sujet, n’osent aller jusqu’à la cause, pêchent par un manque de précision fâcheux à propos des moyens d’action contre un péril toujours menaçant. Les veuves de guerre ont grandement raison de se réclamer de leur deuil, puisqu il en fit les gardiennes d’un beau rêve, pour que ce rêve devienne réalité. Seulement, qu elles comptent avant tout sur leur seule volonté, afin qu’il ne soit pas que paroles vaines, discours et promesses que la rafale emporterait, au premier coup de vent....
À propos
L’Ère nouvelle a été fondée en décembre 1919 par deux socialistes déterminés, blessés de guerre : Yvon Delbos (1885-1956) et Gaston Vidal (1888-1949). Elle se définit en se sous-titrant « L’Organe de l’entente des gauches », et restera tout au long de son existence proche du parti radical. Malgré son faible tirage, le journal exerçait une influence importante dans le monde parlementaire.
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