Extrait du journal
Les membres du groupe Marin préférerontils leurs portefeuilles à leurs idées ou leurs idées à leurs portefeuilles } Diront-ils cyniquement que l’accord proposé est pour la France un désastre, une honte, mais que, pour garder le pouvoir, ils sont prêts à trahir la France. Diront-ils allègrement que toute leur cam pagne contre la ratification était démagogie pure, manœuvre politique, facétie, et qu’au fond de leur pensée ils ont toujours cru qu’il faudrait ratifier ? Nous attendons sans impatience qu’ils pren nent une décision : quelle qu elle soit, le pays verra clair dans leur jeu. Et voir clair dans le jeu de la droite, c’est voir une raison de plus d’aller à gauche. Nous n’aurons donc garde de presser ces messieurs, et nous les laisserons aussi long temps qu’ils voudront se débattre entre leurs « principes » et leurs appétits. Mais ce que nous ne pouvons pas laisser dire, c’est que le parti radical ait adopté ou songe à adopter, dans un aussi grave débat, une attitude aussi purement négative. il est prêt, au contraire, à prendre ses res ponsabilités, toutes ses responsabilités. Il est prêt à faire triompher son programme. La question de la ratification de l’accord touchant les dettes n’est pas, comme on vou drait le faire croire, une question distincte, •e suffisant à elle-même- Elle est liée à la question des versements allemands ; elle est liée à l’ensemble de notre politique extérieure. Dans la pensée des radicaux, on peut ac cepter la ratification des accords Caillaux et Bérenger, si dure et si douloureuse que soit cette nécessité, mais on ne peut l’accepter que si cette mesure doit être un premier pas dans les voies de la paix, si elle doit avoir pour conséquence un vaste élargissement de la poli tique de Londres et de Locarno. Cette politique de reconstruction pacifique, le parti Marin n’a cessé de la poursuivre de ses sarcasmes. La Société des Nations ? Chi mère décevante f Le rapprochement francoallemand } I rahison et folie ! Les EtatsUnis d’Europe ? Insanité criminelle ! Tel est le refrain dont la droite nous berce inlassablement. Pour nos réactionnaires, il n’y a qu’une politique : la vieille politique de force et de prestige, celle-là même que vient de condamner solennellement Mac Donald. Maîtres du pouvoir, c’est dans ces voies-là qu’ils entendent s’engager, — et nous engager. Avons-nous le droit, nous républicains, de...
À propos
L’Ère nouvelle a été fondée en décembre 1919 par deux socialistes déterminés, blessés de guerre : Yvon Delbos (1885-1956) et Gaston Vidal (1888-1949). Elle se définit en se sous-titrant « L’Organe de l’entente des gauches », et restera tout au long de son existence proche du parti radical. Malgré son faible tirage, le journal exerçait une influence importante dans le monde parlementaire.
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