Extrait du journal

Elle les analyse non point en grande personne penchée sur le monde des enfants, mais en sœur à peine aînée, capable de bâtir encore une maison avec trois cailloux dont un ferme Il porte, de se réfugier en ce royaume magi que dont si peu d’entre nous ont gardé le : h Sésame, ouvre-toi ! » Auteur de cette jeunesse du livre, Simone Ratel a dépeint une atmosphère qui irait ai sément au drame. L’optimisme de l’auteur n a pas voulu la tragédie familiale aboutissant en Cour d’Assises. Celle de tous les jours, ne paraissant pas dépasser le seuil du logis, lui * suffi pour que nous soit révélée l’aventure d une femme. Les moments de l’œuvre au cours desquels nous découvrons les sentiments les plus intimes des personnages, les pensées que I on cache, même et souvent à soi-même, sont d une qualité de pénétration donnant à La Maison des Bories sa profondeur émou vante. Et I on s aperçoit tout à coup, que, sans vouloir éduquer, le livre de Simone Ra tel devient un beau traité d’éducation. Telle page où le père stupéfait a la révéla tion qu’il ne se rappelait plus sa jeunesse, qu’entre i’écolier qu’il était et l’homme mûr, aigri, désenchanté, qu’il est à présent, un fosst, d’oubli s’est creusé, détient le secret des in compréhensions entre les aînés et leurs cadets. Partant de là,nous est livrée la clé de maints problèmes divisant des êtres nés, semble-t-il, pour se comprendre et s’aimer. Le m racle, dans l’œuvre de Simone Ratel, est que toutes ces choses graves sont présentée* d’une manière qui fait les petits juges des grands. Le verdict n’est pas toujours en faveur des derniers. Quelle tendresse, par contre, à 1 égard des premiers. Je me suis fort étonnée que le Prix Femini n ait pas récompensé une œuvre de cette va leur. On nrétend. mais ce n’est sûrement pas...