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L’Ère nouvelle, 13 avril 1929

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L’Ère nouvelle
13 avril 1929


Extrait du journal

Laissez leur prendre un pied chez vous... et il vous enverront vite le leur où je n’o$e «lire. Le Gouvernement de la République vient «J en faire la dure expérience. Que n avait-il fait pour plaire au Très Saint Père ? Le Pape voulait un ambassadeur docile et respectueux : on lui avait envoyé M. de Fontenay. Le Pape voulait qu’on autori sât les congrégations missionnaires : on avait autorisé les congrégations missionnaires. Le Pape voulait que le ministère prit l’engage ment de ne pas appliquer la loi de 1904 : nos ministres avaient pris cet engagement. 1 ant d’égards, assurément, méritaient quel que récompense : le Gouvernement vient de toucher la sienne. Recevant un certain nombre de bons jeu nes gens qui étaient venus saluer à Rome celui que la Croix appelle sans rire « Jésus Christ sur la terre », Sa Sainteté a pris la parole. X ous imaginez sans doute qu’en échange de tant de bons offices, de soins si déférents, de complaisances si tendres, le Pape a eu un vague mot de remerciement banal pour le Gouvernement de la République > Vous pen sez que, tout au moins, il a évité d’insulter, d’outrager le Gouvernement ? Connaissez mieux l’esprit du Vatican. Le Souverain Pontife a appris par expérience que ce qui réussissait avec les maîtres de l’heure, c’était la manière forte : il vient de lancer à la I- rance la plus grave et la plus folle in jure que notre pays ait jamais eu à supporter. Parlant des quelques bons jeunes gens qui se prosternaient à ses pieds, Pie XI a décla ré textuellement (je prends le texte dans la Croix du 4 avril) : u Oui. vraiment, ils représentent toute la France, et la France n’a qu’à gagner à être représentée par eux. Ce sont eux seuls oui ont le droit de représenter la France ; car celle-ci ne peut pas être représentée par ceux qui ont rompu brutalement avec un passé de tradition très glorieuse de fidélité à la Sainte Eglise et au Saint-Siège. » Vous croyez avoir mal lu ? Relisez. Ceux qui « représentent » la France, visà-vis du Saint Siège comme vis-à-vis de tou te autre puissance extérieure, ce sont, en droit, les chefs qu’elle s’est librement donnés : c’est le Président de la République, ce sont les ministres. S’il est un cas où l’usage et les convenan ces diplomatiques exigent impérieusement qu’on rende hommage à ces chefs, c’est as surément lorsqu’un souverain étranger reçoit quelques-uns de nos nationaux. En pareille occurrence, la courtoisie la plus élémentaire veut qu’au moins du bout des lè vres, ledit souverain, qu’il soit roi, pape, dic tateur. ait un mot banal pour saluer le gou vernement légal du pays dont il parle. Même aux jours de XX’aldeck et de Com bes. le Pape s’était montré fidèle à cette vieil le tradition. Il avait toujours, au moins en pa...

À propos

L’Ère nouvelle a été fondée en décembre 1919 par deux socialistes déterminés, blessés de guerre : Yvon Delbos (1885-1956) et Gaston Vidal (1888-1949). Elle se définit en se sous-titrant « L’Organe de l’entente des gauches », et restera tout au long de son existence proche du parti radical. Malgré son faible tirage, le journal exerçait une influence importante dans le monde parlementaire.

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