Extrait du journal

Le sujet est toujours d’actualité. Le nom bre des fous, si l’on en croit la statistique, n augmente pas considérablement, mais il augmente tout de même ; celui des demi-fous s’est considérablement accru après le déséqui libre d’après guerre et, à chaque instant, un incident tragique nous incite à penser que les humanitaires, au lieu de chercher à dé peupler les asiles, devraient les agrandir. La loi sur les aliénés est fort ancienne ; elle date du 30 juin 1838 et ses imperfections ont été dénoncées avec une vigueur extrême depuis une soixantaine d’années. A propos d une séquestration arbitraire ou prétendue telle, à propos des accusations portées par des persécutés, à propos du régime sévère appliqué aux malades, à propos encore des sévices exercés par un gardien, on demande volontiers la modification de cette loi presque centenaire. On a gardé le souvenir des efforts faits dans ce sens par Joseph Reinach, l’ami de Gambetta et aussi de M. Paul Strauss. Tous deux s’inspiraient de généreuses idées, mais ils n’aboutirent pas. Pour qu’en une matière si propre à émou voir la sensibilité publique, on n’ait pu encore toucher à la structure de la vieille loi, c’est qu’il doit être bien difficile d en présenter une qui soit exempte de défauts et de reproches Une chose est pourtant évidente. C’est que les règlements prêtent fort à la critique. Jus tement. le ministre de la santé publique, cons tatant que ces réglements remontent A 1870 et A 1857, a chargé une commission restreinte de spécialistes de préparer un règlement-type qui tiendra compte des nécessités actuelles du service. Il faut tenir très strictement la main A l‘ac complissement des formalités administratives et médicales dont s’accompagne l’internement d un malade dans un établissement public ou privé. Ces formalités doivent rendre impossi ble l’internement arbitraire et toute atteinte A la liberté individuelle. La dernière proposition de loi que rapporte M. Henri Léculier, député, ne tend pas à bouleverser la loi de 1838, mais seulement A ln moderniser. Ceci est une solution moins romantique, mais plus pratique que celles qui ont été pro-...