Extrait du journal

Tout ne finit pas par des chansons et une commission. Il advient que, par fois, le badaud peuple se fâche. Ba dauds, nous le sommes. C’est notre état de nature. On nous retire la parole, dès que l’élection est close. L élu a pris no tre voix, et s’en va. Alors, nous revoici badaud peuple, bayant aux corneilles. Pour nous tenir en appétit, on nous jette un rogaton. — Joseph, dors en paix. L’affaire des loyers est réglée. Songe, Joseph, qu’un Comité consultatif veille sur un pro gramme réalisable en 1928. — Je n’aime point les plaisantins. Je Voudrais qu’on ne se moquât pas du Français moyen. Au diable vau-vert, leur Comité? Que me fait à moi cetie publicité détestable parue dans les ga zettes : le Comité des loyers cherche un logement. Facétie de mauvais goût; moyen pitoyable pour retenir l’attention publique. Comme si l’Etat de France n’avait point quatre pieds carrés pour hospitaliser un office. — Joseph, vous êtes en proie au cour roux. — Je répète que je ne souffrirai point qu'on se gausse de ma détresse. Je me nomme Prudhomme {Joseph), Français moyen. Serviteur. Je paye mon percep teur; j’ai droit à la considération des Pouvoirs Publics. Mon bulletin de vote fut donné au Cartel. Je dis à ces Mes sieurs du Cartel : « Je suis sans logis. Légiférez. De votre Comité consultatif, je n’ai que faire. Le métier du député n est point de donner des consultations, mais de faire des lois. Je réclame une loi sur les loyers pour 1926 et les années suivantes. C’est question d’ordre dans la Cité, n Je Vous prie de croire que je ne lâcherai pas d’un cran ces Messieurs. Je suis entêté, parce que j’ai raison. — Joseph, la colère Vous emporte Vers les excès de langage. Un Français moyen s’exprime avec modération. Vos propos sentent la poudre. — Monsieur, je suis père de famille, et gueux comme une bourgeois de I après-guerre. La Gêne qui a pris séant à mon foyer m’apprit que la prudence dans les paroles est la sagesse pour les pauvres honteux. Je trime, et me tais. Le silence est la protection des habits râpés. Mais quand je rencontre un écri vain public... — Joseph, vous parlez comme en quarante-sept. — En quarante-sept, monsieur, je suis devenu révolutionnaire contre M. Vautour....