Extrait du journal

Hier matin le Salon de l’Horloge du Ministère des Affaires étrangères où, depuis un an, sc sont tenues tant d’assemblées qualifiées chaque fois d’ « historique », en a abrité une assuré ment digne de cette épithète trop employée : le Conseil de la Société des Nations a solennel lement et publiquement inauguré scs sessions. Certes, cette réunion des délégués de l'Empire britannique, de la France, de l’Italie, du Japon, de la Belgique, du Brésil, de l’Espagne, de la Grèce fut surtout d’apparat ; des discours, un seul acte : ia nomination des commissaire char gés de délimiter sur place le territoire de la Sarre. Mais pourtant, il y eut là plus qu’un symbole, les commencements modestes d’un travail fécond. Travail double : H s’agit de réaliser le traité de Versailles dont presque chaque article repose sur la Société des Nations ; il s’agit d'assurer à l’univers le maintien d'une paix fondée sur les principes du droit. Travail d’une puissante unité, pourtant : Je traité de Versailles n’est-il pas ia charte qui, malgré scs défauts, permettra l’édification équitable et rationnelle du monde nouveau ? Les plaisanteries faciles dont les polémistes pleins d’esprit accablaient, il y a quelques mois à peine, les promoteurs d’une Société des Na tions — le président Wilson et M. Léon Bour geois entre autres — et l’idée même de la Ligue ont cessé. Les réserves timides que risquent parfois encore des publicistes routiniers ne concernent plus la nécessité même, recon nue par tous, d’une institution si longtemps discutée. Gouvernements et peuples sont d'ac-...