Extrait du journal

Fil dépit de son titre, Au pays du sourire, cet et opérette manque de gaîté ; mais elle est lyrique, à n’en pas douter. Nous en avons la preuve, dès le premier acte, par l’air tendre du ténor, « Je l’ai donné mon coeur », et en suite quand nous avons vu ce même ténor, d abord au comble du bonheur, parce que celle qu’il aime a bien voulu le suivre, passer de l’inquiétude à la fureur, l'ayant offensée, sans mauvaise intention, au point qu elle est résolue à le quitter, pour finir par le pardon magnanime et la résignation douloureuse. L’air que je viens de citer n’était pas un inconnu pour la plupart des auditeurs. Un des plus célèbres chanteurs de l’Allemagne, qui doit le meilleur de sa renommée aux drames de Wagner, n’a pas dédaigné de l’ajouter à son répertoire ; il figure en bonne place, parmi les enregistrements de M. Richard Tauber, aux catalogues de disques et dans la bibliothèque, ou plutôt discctèques, des amateurs. C'est un air expressif fort harmonieux, fait pour la voix, et les nuances. L’artiste qui le chante à la Gaîté-Lyrique est M. Willy Thunis, d origine hollandaise, je crois, et choisi par l’auteur par mi ses interprètes préférés. De sa voix, riche, facile, et conduite avec une adresse extrême, il tire des effets beaucoup plus marqués que ceux où s'arrête son illustre rival, et il a bien raison, puisqu’il a pu ainsi répéter six fois de suite le même couplet, variant à chaque re prise le coloris, aux acclamations d’une salle en délire. De même, par la suite, il n'a cesse de solliciter l’cmotion du public, il faut bien croire que cette interprétation plaît à M. Frant* Lehar, qui était U. pour diriger l’orchestre. La Veuve joyeuse a répandu, dan» le monde •fttisi, 1» nam de l'heureux musicien, et «s pré....