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L’Ère nouvelle, 21 février 1928

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L’Ère nouvelle
21 février 1928


Extrait du journal

Le plus grand désavantage attaché au des potisme, dont ces dictatures militaristes triom phant en Europe ne sont qu une copie aggravée, c est que, étant soustraites à tout contrôle de 1 opinion publique, il est difficile de démêler la vérité sur la situation économique du pays et sur 1 état financier de l’administration publique. Et puis, il faut tenir compte de la disposi tion innée de la presse fasciste à gonfler et grossir tout événement, son goût de la pompe et de 1 emphase. Ceux qui n’ont pas 1 habitude de cette littérature délirante sont déroutés ; et si leur ingénuité ou leur ruse — ce qui revient au même — s’en accommode, ils acceptent les nouvelles fantastiques que l’intérêt de l'apo logétique inspire aux journaux fascistes. Pour quoi ne pas essayer d’un peu de fascisme chez soi ? La liberté n’est qu’une luxe, mais le bienêtre une nécessité. Pourtant, tout ce que nous savons de la si tuation italienne nous oblige à accepter la thèse opposée. Du reste, lorsque la bourgeoisie avait encore le sentiment de sa dignité de classe, elle se reconnaissait tout entière dans les économistes classiques, qui enseignaient précisément que la liberté seule pouvait garantir à un peuple son bien-être. Comment cet enseignement serait-il devenu fallacieux ? La suppression, en Italie, de toute liberté, le triomphe de l’arbitraire qui en découle, la curée des parasites qu’on y ob serve. avec élimination de la vie publique de tous les éléments sains et dignes, ne pourraient pas ne pas influencer la vie économique du pays, ne pas accroître son malaise ! L’augmentation de la misère en Italie est bien exprimée par le nombre et la valeur des objets personnels donnés en gage aux Montsde-Piété par les pauvres gens. Il suffit de com parer les sept premiers mois de l année dernière aux sept premiers mois de l’année précédente pour s'en persuader. Mois Nombre des objets déposés aux Monts-de-Piété (en milliers)...

À propos

L’Ère nouvelle a été fondée en décembre 1919 par deux socialistes déterminés, blessés de guerre : Yvon Delbos (1885-1956) et Gaston Vidal (1888-1949). Elle se définit en se sous-titrant « L’Organe de l’entente des gauches », et restera tout au long de son existence proche du parti radical. Malgré son faible tirage, le journal exerçait une influence importante dans le monde parlementaire.

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