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L’Ère nouvelle, 21 juillet 1935

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L’Ère nouvelle
21 juillet 1935


Extrait du journal

Un certain nombre de nos amis radicaux, se rencontrant avant-hier au Palais-Bourbon, ont tenu une courte réunion à l’issue de laquelle ils ont exprimé le souhait de voir convoquer très prochainement le groupe parlementaire radical. Dans leur esprit, cette convocation serait rendue indispensable par la publication des dé crets-lois. Assurément on conçoit fort bien que les radi caux comme les députés de tous les autres partis aient étudié avec une minutieuse attention les mesures prises par le gouvernement et aient songé aux répercussions que ces mesures peu vent avoir. Mais, sincèrement, en ont-ils été surpris ? Est-ce que personne, quand furent votés les pleins pouvoirs, pouvait se méprendre sur le sens et la portée des décisions gouvernemen tales ? Est-ce que le gouvernement avait laissé la moindre illusion à cet égard ? Est-ce quil n avait pas annoncé que son intention était de combler totalement un déficit qu’il chiffrait à dix milliards et demi ? Alors était-il quelqu’un qui pût supposer que ces dix milliards dussent être trouvés autrement qu’en frappant tous les Français, toutes les clas ses de la nation, tous les citoyens selon leurs moyens, selon leurs ressources, selon leur for tune ? Au reste, cette vérité première, nos amis radicaux la connaissaient si bien qu’avant de se séparer ils avaient envisagé la possibilité d’une réunion du groupe mais non pas pour discuter les décrets-lois dont ils savaient pointant la promulgation très prochaine,dont ils prévoyaient certainement le contenu et la portée : cette con vocation du groupe, dans leur pensée, ne devait s imposer qu’au cas où l’agitation fasciste ris querait de mettre en danger les institutions ré publicaines. Voilà les résolutions qui avaient été prises. Elles étaient très sages. Elles ne pouvaient d ailleurs être différentes, les radicaux sachant qu’au sein du gouvernement ils avaient des re présentants éminents qui défendraient, comme ils l ont d’ailleurs fait, les vrais intérêts des classes laborieuses, qui ne peuvent être effica cement servis d’ailleurs que si l’on défend avant tout l’intérêt national. Et enfin ne faut-il pas se demander si en prenant T initiative t/’une convocation peut-êtte un peu précipitée du groupe parlementaire les députés radicaux n’empiètent pas sur les préro gatives du Congrès du parti, qui certainement ne manquera pas de discuter les décrets-lois, mats qui les discutera à une heure où ils auront commencé ù porter des fruits, qui examinera alors les résultats obtenus, ce qui lui permettra de juger sereinement alors qu'aujourd’hui on risque fort de céder à des impulsions purement sentimentales. Le parti radical doit se défier des entraînements irréfléchis : ils sont tou jours trop lourds de conséquences....

À propos

L’Ère nouvelle a été fondée en décembre 1919 par deux socialistes déterminés, blessés de guerre : Yvon Delbos (1885-1956) et Gaston Vidal (1888-1949). Elle se définit en se sous-titrant « L’Organe de l’entente des gauches », et restera tout au long de son existence proche du parti radical. Malgré son faible tirage, le journal exerçait une influence importante dans le monde parlementaire.

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