Extrait du journal
'Pditorial Lai séance, le cote du Sénat, jeudi soir ? Mais c’est chose normale, naturelle, nécessaire. II y a là, disent certains, mécontents ou surpris, une manoeuvre politique. Allons donc ! l.e Sénat a parlé comme il devait parler. Ha vote comme il devait voter, ll a dit au gouvernement ce quil devait lui dire. IJourquoi ? Mais enfin l’oublie-t-on ? N at-on pas lu les motions de tous les Conseils gé néraux ? Néglige-t-on que le Sénat est le grand conseil des communes de France ? Est-ce qu à la tribune de la Haute-Assemblée on n a pas proclamé ce qui se répète chaque foin dans cha que arrondissement, dans chaque canton, dans chaque commune ? A savoir que le pays veut l’ordre, veut la liberté et veut le travail. Le gouvernement, une fois de plus, s’est rallié à cette thèse de bon sens. Une fois de plus les ministres ont répété à la tribune du L.uxembourg ce que le chef du gouvernement et ses coadjuteurs affirment dans les discours dominicaux. Mais si le Sénat a pensé qu’il convenait de rappeler le gouvernement à l’ordre, et non pas à un ordre du jour pur et simple, c’est qu’il es! profondément troublé quand il constate que si les discours se répètent, les actes ne cessent d’être en contradiction avec les discours. « Je oois le bien, je le désire, je l’affirme, mais je fais le pire ou j’y consens. » Telle est, pourrait-on dire, la formule gou vernementale. Nous écrivons « pourrait-on dire » f.>arce que le pire pour un gouvernement c’est de ne pas faire ou de ne pouvoir faire ce qu’il affirme être une nécessité nationale, c’ est-à dire inéluctable. Impossible d’incriminer la bonne volonté des gouvernants, qui s’exprime dans des discours et sur des thèmes aussi variés que les climats : on ne parle pas dans une cité socialiste comme au Luxembourg : là c’est le mirage qu'on évoque devant les fidèles, et ici c’est la réalité qu’on dissèque devant des élus responsables et sou cieux du destin national. Mais impossible aussi d’affirmer que le gou vernement ait la volonté d’agir, de réaliser ce qu’il croit juste et nécessaire, et en somme de gouverner. C’est ce que le Sénat a compris et c’est ce dont, à juste raison, il s’est ému. En quoi il a traduit la pensée de l’immense majorité du pays républicain. Ce n’est pas sans raison qu’il a ou vert cette discussion et émis ce vote api es la réunion des Conseils généraux....
À propos
L’Ère nouvelle a été fondée en décembre 1919 par deux socialistes déterminés, blessés de guerre : Yvon Delbos (1885-1956) et Gaston Vidal (1888-1949). Elle se définit en se sous-titrant « L’Organe de l’entente des gauches », et restera tout au long de son existence proche du parti radical. Malgré son faible tirage, le journal exerçait une influence importante dans le monde parlementaire.
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