Extrait du journal

Danses dfendurance I! parait que ces concours stupides portent le nom de « Marathons ». Va pour Marathon, encore que la victoire de Miltiade mérite mieux de la postérité. On se souvient du lamentable spectacle qu’offraient, l’an dernier, les suprêmes efforts du Marathon parisien. Ce fut tout simplement écœurant. N'empêche. Un imprésario s'est trouvé qui a voulu « remettre ça » et organiser, à l'Hip podrome de Lille, un nouveau Marathon. Celui-ci n'aura guère duré plus que les roses. L'espace de quelques nuits. De vigoureuses protestations des étudiant» lillois ont eu raison d'un jeu aussi idiot que cruel. Un arrêté du maire a fait cesser le con cours. Bravo, les étudiants du Nord ! 11 appartenait à la jeunesse intellectuelle de s'élever contre le Marathon de la danse, c'est-à-dire des pieds, et jamais ce vocable n'a-t-il mieux dit ce qu'il xxirt dire. Non pas du tout qu'on doive se scandaliser du plaisir de la danse. La danse, mais là, vraiment la danse', est un art exquis et qui peut aller jusqu'à la noblesse. Alors, tout le corps participe à l’harivuiie et la volupté des sens n’exclut pas une subtile allégresse de l’esprit. Au surplus, la gaieté est saine, la danse va bien à la jeunesse. Mai» le Marathon I Plus d’entrain, de souplesse ailée, de grâce légère. Rien que des pieds. Madeion et Cathos se réjouissaient parce que Ma scarifie voulait leur donner « les âmes des pieds n, c'est-à-dire, en langage de pré cieuses, un bal. Les âmes n’ont rien à voir avec les Mara thons. Ce ne sont que pieds sans cœur ni cervelle, sans amour ni entrailles, si l'on ose employer ces expressions fortes. Des pieds gonflés, su.yits, coulants, et le reste, et criant grâce. Un piétinement de pauvres bêtes humaines. Pouah ! R. DE MARMANDE....