Extrait du journal

La Chambre a émis hier un vote d’équité en validant nos amis MM. Painlevé, Buis son, et les trois socialistes dissidents du troisième secteur de la Seine. Mais ce ne fut pas sans peine, car les débris du Bloc National avaient transformé cette question de justice en un débat politique. Grâce à eux, la Chambre, qui avait perdu une séan ce à discuter le cas de M. Stceg, en perdit une autre à discuter celui de M. Painlevé. Ce fut la journée des rancunes après celle des appétits. Et pendant ce temps, tous les grands problèmes restent en suspens... En droit, l'argumentation des adversaires de la validation ne supportait pas l'examen La pauvreté des arguments de M. Bonne fous en fournit une preuve aussi concluante que l’excellent discours de M. Forgeot. 1 était temps, en vérité, de mettre fin à cette scandaleuse brimade. Elle aura du moins servi à mettre une fois de plus en échec les politiciens intolérants qui voudraient régen ter quiconque ne pense pas comme eux Après tout, on aurait peut-être tort de trop déplorer leurs incartades. Elles finiront, s i s continuent, par dégager une majorité de gauche compacte et disciplinée. Le temps qu'ils auront fait perdre pourra être ainsi rattrapé. Quand ils seront définitivement jugés, et vaincus, la Chambre pourra grailler. Quoi qu’il en soit, nous saluons avec joie la rentrée au Parlement de MM. Painleve et Buisson. Leur compétence, leur autorité, leur haute valeur morale seront précieuses à une assemblée qui ne paraît pas être riche en hommes de premier plan. Quant au parti républicain, il retrouvera un des chefs sans défaillance qui le mèneront toujours dans Je droit chemin. C’est bien pourquoi, d ail leurs, ils durent faire si longtemps anti chambre. Mais tout est bien qui finit bien, puisque la mortification retombe sur ceux qui voulurent la leur infliger. YVON DELBOS....