Extrait du journal

Quelles sont les réactions de l'Italie et de l’Allemagne au discours prononcé avant-hier à la Chambre dus Communes par M. Eden ? Discours qui porte, sans doute, en plusieurs endroits, la marque d'une certaine prudence, mais qui n’en est pas moins une ferme et nette confirmation de la résolution de l’Angleterre de partici per de plus en plus étroitement à l’action de Genève pour organiser la sécurité col lective et d’augmenter, en présence du réarmement allemand, ses forces défensi ves. La presse fasciste accuse nettement le coup mais, selon sa coutume, essaie de jouer au plus fin. Après avoir pris acte de cette déclaration de M. Eden que la Gran de-Bretagne s'en remet aux membres du comité des Dix-Huit pour prendre les déci sions qui paraîtront justes, efficaces et né cessaires, tes journaux romains croient devoir affirmer, une fois de plus, qu’eu ce qui concerne l’embargo sur le pétrole, Londres ne manquera pas d’exercer une pression sur les autres Etats pour leur faire voter cette nouvelle sanction. On tente de justifier celle affirmation avec la phrase par laquelle le ministre britannique a posé en principe que la sanction du pétrole est exactement de la même nature que les précédentes, c’est-à-dire conforme aux dispositions du pacte. Rome n’a jamais cessé de prétendre que les décisions de Genève sont les décisions de Londres. Elle feint de croire que, seule, l’Angleterre condamne l’agression contre l’Ethiopie. La diplomatie et la presse fas cistes n'ont jamais changé de méthodes mais leurs manœuvres ne changent rien à rien. C'est, en toute indépendance, que les Etats représentés à Genève ont agi et ce ne sont pas les arguties des dirigeants de Borne qui les détourneront d’accomplir leur devoir. Home affirme, d’ailleurs, qu’elle ne s’est jamais opposée à la recherche d’un règlement amiable dans le cadre de la S. D. X. mais repousse l’idée de prendre pour base dans celle recherche les propositions du Comité des Cinq. Un déclarait même, hier, au ministère de la Presse et de la pro|Kigande que rien dans le discours de M. Eden, n’était de nature à faciliter un dénouement amiable. Et, naturellement, on avait recours au bluff, qui est décidément un des procédés les plus chers a la diplo matie de M. Mussolini, pour signaler que l’intransigeance de l’Angleterre et de la I). N. pourrait faire naître de sérieuses...