Extrait du journal

intervenu, l'Université Columbia, ou du moins les professeurs y représentant « la Faculté de Sciences politiques » avaient proposé de mettre à profit ce long délai pour faire étudier par une conférence internationale toute la question du remboursement des dettes. 11 faudrait exa miner si ce sont des dettes à proprement parler, si ce n’est pas une mise en commun des res sources que chacun des Alliés pouvait offrir. Il faudrait examiner ensuite la capacité de paiement, et puis se rendre bien compte si 1 « Amérique ne menace pas les conditions d existence de l'Europe, en lui enlevant toutes ses possibilités d'épargne pendant deux ou trois générations ». Un petit journal, la Revue de l’Enseigne ment primaire, a publié la traduction, de ce document original. A cette initiative d'une cinquantaine d’hom mes qualifiés pour traiter de tels problème» est venue s ajouter celle d’une autre grande université : :elle de Princeton. Le président John f jibben et cent quinze membres du per sonnel enseignant osent dire qu\« isoler les dispositions financières des emprunts de la si tuation morale où ils furent demandés et ac cordés. c est inventer une abstraction écono mique ». Ils concluent ; <« qu'il y a tout lieu de penser qu’en économie comme en morale, I altruisme ne se distingue pas de l’intérêt personnel véritable ». M. Mellon, secrétaire aux Finances, a ré pondu par une longue lettre au président Hibben. Il redoute les effets des déclarations des deux universités, qui vont faire ajourner la ratification des accords. Et, entrant dans le vif du débat, présente tout une argumentation que la presse américaine a jugée très diverse ment. Nous n’entreprendrons pas d’en donner même le résumé. Toujours est-il que M. Peabody a réussi à fonder une « association américaine en vue de la révision des dettes de guerre ». Le prési dent est le général Pearson, et quelques noms au moins du comité directeur sont connus par tous les Américains 'comme présentant une réelle compétence. En attendant, M. Butler voyage en Europe, et M. Mellon a accusé réception de l’annonce des dix millions de dollars que la France a dû verser le 15 juin dernier. Espérons que la proposition Briand donnera liuu, à la rentrée des Chambres à des expli cations sympathiques. Ferdinand BUISSON....