Extrait du journal

Je comprends parfaitement les raisons qui ont motivé la démission de notre ami Albert Milhaud de ses fonctions de secrétaire général du parti radical ; elles sont à la fois légiti mes, dignes et courageuses. Je suis persuadé que sa décision se justifie par des raisons évidentes de probité intellectuelle, morale et politique. Il a accompli un acte dont il é*tait le seul à pouvoir envisager l’opportunité et je pense que l'avenir démontrera qu’il n’a pas été- sans utilité pour la clarté des débats qui vont se dérouler à Clermont-Ferrand et le redressement ultérieur du parti radical. Comme il le dit lui-même, en cette circons tance comme en toutes autres, il a « servi »». Je déplore tout de même son départ. Je ne le discute pas. Je m’en attriste. Deux années de travail en commun, au bureau du parti, m’ont appris à le bien connaître, à ap précier .A, lu fois la finesse de son esprit, l’ctendue de sa culture, la sûreté de sa logique, la valeur de son expérience et la qualité d’un dévouement qui ne renie jamais ni ses affec tions ni ses opinions. Ses conseils nous man quent à une heure où ils nous étaient plus que jamais nécessaires. Le constater, c’est lui donner un témoignage d’estime. Pour beaucoup d'entre nous, il se double d’un té moignage d’affection, d’une amitié qui reste naturellement et spontanément fidèle. Si nous perdons le secrétaire général, nous conservons heureusement l'ami en même temps que le compagnon de lutte des batailles uniquement radicales et nationales. Sur ce terrain, il n» nous a heureusement pas quittés. S’il s’est démis de ses fonctions, c’est avant tout pour recouvrer une indépendance que certains eus sent voulu plus docile. Je ne crois pas que sa fonction ait accru son autorité ; je suis con-...