Extrait du journal
Voilà Groussier vice-président de la Chambre, Painlevé et Buisson validés, et le ministère lui-même repoussé quelque peu vers la gauche du fait de l'intransigeance de la droite et du centre, qui supportent mal la présence à l'Intérieur d'un radical, que n'a pas suffi à laver une adhésion tardive au Bloc National. Voilà les groupes rétablis, les commis sions laissées à leur nomination ; et les jeunes députés, désagrégeant leur bloc, s'agrègent successivement à ces vieilles formations, avec un glissement continu vers la gauche. Nulle majorité n'aura été plus éphémère que celle du 16 novembre. C'est que nulle n'a jamais été plus fac tice et plus confuse. Lancée imprudemment par la politique négative du précédent ministère dans une lutte violente contre l'irrésistible et fécon de poussée du socialisme, n'ayant dû son succès qu'aux manoeuvres du gouvernement, à la peur, répandue par la presse à ses ordres, d’un bolchevisme hypothétique, il était forcé qu'elle se dissociât au premier contact des réalités politiques. Les nou veaux venus, tout pleins d’ailleurs d’une incontestable bonne volonté et de ce grand besoin de renouvellement qui anime tous ceux qui revieimêhl de la guerre, se ren dent compte que ce serait folie que d'en traîner ce pays hors des vues républicaines et démocratiques où est tout son avenir. Il n était pas moins inévitable pour eux de s'apercevoir, quelle qu'ait été d'abord leur répugnance à entrer dans les anciens cadres, qu’on ne peut pas faire de politique parlementaire sans partis et sans groupes, et que ceux-ci sont des conditions de tra vail autant que des formations de combat. Et, sans doute, cela contredit-il et gêne le besoin de renouvellement que je discer nais tout à l’heure dans la psychologie de la nouvelle Chambre. Partis pour partis peut-être aurait-elle pu en faire de nou veaux ? Mais réduits en nombre, quel ques-uns fondus ensemble ainsi qu’il est advenu pour la gauche radicale et la gauche démocratique, ces groupes correspondent, en somme, assez exactement aux divers courants politiques entre lesquels depuis longtemps se partage le pays, et qui ont sur vécu aux bouleversements de la guer re, sans doute parce qu’ils répondaient à des besoins permanents et généraux de la politique française. Aussi bien, c’est à l’intérieur même de ces partis, cadres nécessaires de l’activité...
À propos
L’Ère nouvelle a été fondée en décembre 1919 par deux socialistes déterminés, blessés de guerre : Yvon Delbos (1885-1956) et Gaston Vidal (1888-1949). Elle se définit en se sous-titrant « L’Organe de l’entente des gauches », et restera tout au long de son existence proche du parti radical. Malgré son faible tirage, le journal exerçait une influence importante dans le monde parlementaire.
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