Extrait du journal

partie, Longuet et ses amis resteront au nouveau parti communiste ou le quitteront. Cela dépend des motions qu’on discute en ce moment même dans un tumulte indescrip tible, et où se déploie toute l’ingéniosité des diplomates qui exercent leur activité au centre du Congrès par qui la rupture s’o père plus à droite, ou plus à gauche, et dont le citoyen Frossard est le grand machiniste. J ai idée qu’elle ne réussira pas. Le pro blème est tranchant. La volonté de Moscou est brutale. Le fanatisme de ses fidèles est intransigeant. Bon gré mal gré, il faudra se décider : indépendance du socialisme fran çais ou soumission à Moscou. Le problème est tranchant et risque de couper en deux le groupe Longuet. Déjà Paul Faure, périgourdin trapu, solide ment planté sur son sol, a déclaré qu’il ne ferait pas le voyage. Ce matin, Maurhange, esprit clair, volonté froide, a été égale ment très net. Bien d’autres, que je ne puis citer, sans cesse en contact avec moi depuis le début du Congrès, ont manifesté qu’ils partiraient avec nous ; leurs efforts de conciliation n’ont pour but qive de prouver à Longuet, déjà si durement traité par Zinovieff et Clara Zetkin, que même ici dans ce Congrès français, mai$ où plane invisible et présente la volonté de Moscou, la conciliation est impossible. Par un attachement touchant pour ce compagnon de leurs luttes, ils veu lent le décider à accomplir l’acte, qui n’est pas pénible pour lui seul, auquel il faut pourtant se résoudre, si on veut maintenir à la démocratie et au socialisme en France une expression autonome, appropriée à ses réali tés et à son histoire. Et malgré la douleur présente, l’avenir dira si la démocratie et le socialisme n’ont pas, en effet, tout à gagner à cette opération n ‘'.essaire de franchise et de clarté. Fours, 29 décembre. J. PAULBONCOUR,...