Extrait du journal

Issu de paysans cossus, grands propriétaires terriens. des / saturé de sang rouge, riche d’argent et de santé, Frédéric Deygas entre dans la vie comme dans un pays à conquérir. C’est un barbare, mais un barbare déjà physiquement et inintellectuellement dégrossi. Il a renoncé à diriger la culture de ses terres et est venu faire de la littérature à Paris. Il y a trouvé les littérateurs divisés en deux classes : les barbares , ceux qui s'enthousiasment de la vie, la croient toujours jeune et nouvelle et mettent à l'étudier et à l’exprimer une candeur et une foi inébranlables, et les raffinés, les byzantins que la vie lasse et dégoûte pour ses sempiternelles redites, qui n'y trouvent rien qui n'ait été cent et cent fois décrit et s'égarent, en quête de sensations réprouvées et d’idées vierges, dans les forets ténébreuses et broussailleuses du rêve....