Extrait du journal

français ont eu la révélation eaux de son cabinet et jouant avec plusieurs années de re- au ballon avec la mappemonde, tard, offrait en 1945 le même Goering se faisant arracher en intérêt d’actualité aiguë qu’en signe de dégradation les brou1939 ou 1940, époque où il fut tons de sa tunique, Mussolini conçu et réalisé. Ce n’est pas se roulant sur un divan après une œuvre construite pour les avoir bu du poivre, ne sont-ce besoins de cette actualité mais pas, dans un fiction de farce, celle-ci fait corps constamment les véritables Hitler, Gœring avec le film sans qu’il soit né- et Mussolini « tels qu’en euxressaie de lui fixer un millésimâmes mêmes enfin l’éternité les me plutôt qu’un autre. C’est change » ? bien le signe que Chaplin est D’une touche discrète mais un pénétrant, un étonnant lob- incisive, Chaplin, dès 1939, fixe serviteur de l’époque et qu’il le drame des camps de conexprime celle-ci avec une ami- tentation et la tragédie des pleur et une force de bugges- migrations massives sous les timon qui ne portent pas de date coups de matraque ou de reprécise. Comme les Lumières volter, et celles aussi des masde la Ville vers 1936, comme sacres raciaux. Le dédoublées Temps Modernes vers 1938, ment de personnalité du petit le Dictateur évoque une péri- coiffeur juif promu, par le jeu de de la vie contemporaine d’une ressemblance, au rang de avec une force de suggestion dictateur malgré lui, tient à la telle qu’il garde tout son a- fois du symbole et de la parocent de vérité même après que lie. Une antithèse constante l’ère soit révolue. C’est bien s’établit entre les gags qui aria marque de l’art qui ne pro- hachent le rire et les zones duit que des témoignages per- d’élégie dédiée à la souffrance manants. humaine. C’est du pur Charlie...