Extrait du journal

Nous n’avons rien à faire ; la certitude qu’il va se passer quelque chose, le sentiment, un peu énervant, qu’une rupture va s’opérer, que la politesse glaciale ou onctueuse des Allemands va faire place à quelque chose de plus franc, tout cela empoisonne l’air. Nous partons vers la Concorde ; c’est la foule des dimanches qui se presse sur les trottoirs ; les gros camions allemands défilent le long des Champs-Elysées comme il le font depuis des mois, et cela n’étonne personne. Un rien d’énervement gagne la foule au moment où les premières...