Extrait du journal

Jus'qu'à ses dernières années, Gabriel Fauré semblait être descendu depuis peu de temps de sa province béarnaise. Il parlait en roulant les r, d'une voix étouffée, comme intérieure, et avec des inflexions exquises. Il avait gardé le hâle des paysans pyrénéens. Sous sa chevelure bouffante et argentée, eon visage paraissait plus sombre, plus bronzé. Ses yeux, dont les pupilles étaient entourées d'un cercle blanc, paraissaient fermés à notre univere. Ils avaient je ne sais quoi de surnaturel. On eût dit que son regard était constamment tendu vers des horizons lointains et, pour nous, inaccessibles....